Valérie Lacroute – Le goût du local

La vice-présidente de la Région a montré son attachement au local en quittant l’Assemblée nationale pour redevenir maire de Nemours (Seine-et-Marne) en 2020. Après un début de carrière dans les transports, elle s’attache aujourd’hui à fédérer Les Républicains dans son département.

« L’intégralité de ma vie est consacrée à la politique », observe Valérie Lacroute quand on l’interroge sur ses passions… L’élue enchaîne en effet les mandats depuis près de 20 ans, après une première carrière dans les transports. Née à Chalon-sur-Saône, elle déménage avec ses parents à Nemours au début des années 1970, en raison d’une mutation de son père qui travaille chez Saint-Gobain, entreprise que sa mère rejoindra après leur arrivée en Seine-et-Marne.

Valérie Lacroute. © Mairie de Nemours

Le rapprochement de la Capitale la conduit à faire ses études à Paris où elle obtient une maîtrise d’économie, mention économie politique. Son arrivée en politique se fera toutefois plus tard, sa carrière débutant au sein de la société qui deviendra Transdev, où elle prend la responsabilité du bureau d’études de Nemours. La présentation du projet de réseau pour la Seine-et-Marne lui offre toutefois un premier contact avec les élus. Le second sera plus direct, puisqu’elle devient directrice des transports du conseil départemental en 1995 pour travailler avec Charles Hochart, alors vice-président du Département et également maire de Nemours. Quand celui-ci décède en 2005, Valérie Lacroute envisage de prendre sa succession. Elle démissionne donc du conseil départemental et travaille un temps pour Optile – le réseau des opérateurs de transport de grande couronne –, jusqu’aux élections de 2008 qui lui permettent de devenir première édile de la ville, après avoir rallié à elle deux dissidents à droite. Auparavant, elle s’était essayée aux joutes électorales aux législatives en 2007 comme suppléante de Didier Julia (UMP) qui l’avait emporté face à Frédéric Valletoux. « Cela m’a permis de me faire connaître sur le territoire », rapporte-t-elle aujourd’hui. Le député lui cédera la place en 2012, lui permettant d’accéder une première fois à l’Assemblée nationale.

Sa carrière politique s’inscrit, selon elle, dans la continuité de ses expériences précédentes : « Je travaille avec les élus depuis le début de ma carrière, avec un fort attachement à l’intérêt général qui est lié au sujet des transports », observe-t-elle. En 2014, réélue maire, puis députée en 2017, elle doit choisir entre ces deux mandats compte tenu des nouvelles règles en la matière. Elle choisit le Palais Bourbon, mais regrette rapidement d’avoir passé le relai à sa première adjointe. A l’issue des municipales de 2020, elle redevient donc maire et démissionne de l’Assemblée nationale. Un choix du « retour au local » qui se traduit aussi par la reprise de la présidence de la communauté de communes Pays de Nemours.

VP agriculture à la Région

Ce parcours rappelle celui de Jean-François Parigi, qui a lui aussi quitté son poste de député l’an dernier pour devenir président du conseil départemental. « Nous avons tous les deux la préoccupation de notre territoire », observe son collègue au sein des Républicains qui souligne le « travail en équipe » qu’ils réalisent au sein de la fédération départementale du parti, elle comme présidente, lui comme secrétaire général. « Chacun à un bout de la Seine-et-Marne, nous avons la volonté de voir le département dans son ensemble », ajoute-t-il.

Valérie Lacroute a d’ailleurs pris un peu plus de hauteur en 2021 en devenant conseillère régionale. Logiquement, elle aurait aimé prendre la vice-présidence aux transports, mais Valérie Pécresse lui a finalement proposé l’agriculture et l’alimentation, qui fait également sens du fait de son département d’élection. L’élue y voit surtout un moyen « d’être utile » et « une manière d’aider [son] territoire », compte tenu des moyens attribués par la Région.

Dans sa commune de 13 000 habitants, après avoir porté un programme de rénovation urbaine qui est en passe de s’achever, la maire de Nemours s’est lancée dans la mise en œuvre du dispositif Action cœur de ville pour « développer le commerce et remettre des habitants en centre-ville » qui souffre d’un habitat dégradé. L’autre défi qui s’annonce devant elle sera de remobiliser l’électorat autour des Républicains qui ont perdu deux députés sur quatre en Seine-et-Marne. « La période est un peu difficile, mais nous avons une bonne implantation d’élus et de militants », relève-t-elle. Le temps des loisirs, hormis un peu de jogging, n’est donc toujours pas d’actualité.

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