Université de rentrée de la gauche parisienne : toutes les formations pour une accélération des transitions

Face à un été climatique « désastreux », les représentants des différentes composantes de la majorité municipale parisienne, réunis samedi 3 septembre pour leur université de rentrée, ont affirmé leur volonté commune d’accélérer la transformation de la Capitale, en conjuguant leur action en faveur de l’écologie et de la solidarité. Le Paris bashing de la presse a été vivement fustigé.

Les représentants de la majorité municipale parisienne (*) ont affiché samedi 3 septembre 2022, lors de l’université de rentrée de la gauche parisienne au Centre international d’accueil et d’échanges des Récollets (10e arr.), leur volonté commune d’accélérer la transition écologique de la Capitale. En la conjuguant avec les mesures sociales exigées, estiment-ils, par un emballement du réchauffement climatique qui pénalise en premier lieu les plus fragiles.

De g. à dr. : David Belliard (EELV,), Lamia El Araaje (PS), Ian Brossat (PCF), David Assouline (sénateur PS), Anne Hidalgo (PS), Julien Bayou (EELV), Alexandra Cordebard (PS) et Sylvain Raifaud (EELV). © Jgp

Le sénateur de Paris David Assouline, organisateur de l’événement. © Jgp

« Nous sommes dans un moment de bascule », a souligné David Belliard. L’élu EELV a mis en avant « la réforme courageuse du passage au stationnement payant des deux roues motorisés thermiques », qui se heurte actuellement à une opposition active largement relayée dans la presse. Une presse jugée globalement hostile. Tout au long de ce débat, les ténors de la majorité municipale, tout comme la maire de Paris elle-même, dans son allocution conclusive, ont vivement critiqué le Paris bashing médiatique auquel ils affirment faire face.

Carine Petit, la maire (Génération.s) du 14e, s’est félicitée « de ne plus recevoir les journalistes du Parisien, tout comme d’autres maires d’arrondissement ». Ian Brossat a raillé l’erreur d’une journaliste du même titre, s’étant trompée d’adresse de rendez-vous lors d’une visite de logements sociaux, « parce que, convaincue que le logement social, c’est forcément laid, elle m’attendait au pied d’une tour » et non là où la mairie de Paris inaugurait des logements plus attrayants. Enfin, Anne Hidalgo, qui a conclu l’après-midi en affirmant son féminisme et en appelant les militants politiques présents aux Récollets « à ne plus rien céder au patriarcat, même quand ceux qui l’exercent sont de gauche », a déploré que les tenants de ce patriarcat soient « surreprésentés parmi les éditorialistes ».

Anne Hidalgo et David Assouline. © Jgp

« Il faut choisir entre la dette ou la mort, a lancé David Belliard. Je préfère que l’on se demande dans dix ans comment on remboursera notre dette que de savoir dans dix ans de quoi nous seront morts ». Comme ses collègues de la majorité municipale, l’élu vert souhaite que la ville amplifie et accélère sa transformation, « car on ne pourra pas vivre, à Paris, avec des températures dépassant les 40 degrés ». Ce qui a un coût. David Belliard demande également que « les grands projets d’urbanisme décidés il y a 10 ou 15 ans soient réinterrogés ».

« Désengagement de l’Etat »

« Alors que la température a dépassé les 48 degrés dans certains quartiers à Paris cet été, que des politiques publiques plus ambitieuses sont nécessaires, le gouvernement ne semble toujours pas vouloir prendre le débat à bras le corps, comme le montre son attitude face à la taxation des superprofits », a estimé Lamial El Aaraje, élue (PS) du 20e arr. de Paris, qui animait ce débat. Léa Filoche, adjointe en charge des solidarités a rappelé pour sa part l’augmentation du nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) en 2020 (+ 15 %), ces derniers passant de 60 000 à 70 000, soit le nombre le plus élevé de France, sans compensation de la part de l’Etat. La volonté prêtée à ce dernier de vouloir asphyxier financièrement les collectivités territoriales a été dénoncée à plusieurs reprises. « Nous devons en permanence nous poser la question de la frontière entre les moyens que nous mettons en œuvre pour assumer nos compétences obligatoires et ceux que nous devons engager pour compenser le désengagement de l’Etat », a poursuivi Léa Filoche.

« Ce qui nous réunit, ce ne sont pas des engagements écrits sur un coin de table, ce sont des actes, posés ensemble depuis 20 ans, et qui nous valent la confiance renouvelée des Parisiens », a déclaré Ian Brossat. Un socle de valeurs communes que l’élu (PCF) résume en une phrase : « permettre que les Parisiens des classes moyennes et populaires puissent rester à Paris ». « Aucune métropole mondiale n’a pu régler la question du logement sans intervenir sur le marché, en laissant jouer les seules lois de l’offre et de la demande », a-t-il fait valoir, citant en exemple l’action de la ville pour construire du logement social, avec un taux passé de 13 à 25 % en 20 ans, et évoquant le dispositif d’encadrement des loyers.

Carine Petit (Génération.s), Ian Brossat et Lamia El Aaraje. © Jgp

 

(*) Remi Féraud, président du groupe municipal Paris en commun, sénateur de Paris, Ian Brossat, porte-parole du PCF, adjoint à la maire de Paris chargé du logement, Carine Petit, maire du 14e arr. (Génération.s), David Belliard, adjoint (EELV) à la maire de Paris chargé de la transformation de l’espace public et des mobilités et Léa Filoche (Génération.s), en charge des solidarités, de la lutte contre les inégalités et contre l’exclusion.

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