« Les chiffres avancés dans l’article du Canard enchaîné ne correspondent en rien à la réalité », résume Sylvain Raifaud, après la publication d’un article de l’hebdomadaire satirique faisant état d’une demande de Smovengo d’une « rallonge » de 240 millions d’euros. Le président de Vélib’métropole évoque une crise de croissance due au succès du vélo à assistance électrique.

Une crise de croissance, due au succès, non ou mal anticipé, du vélo électrique. C’est la façon dont Sylvain Raifaud, président du syndicat Autolib’ Vélib’ métropole (SAVM) résume la crise qui couve chez Smovengo, en réponse à un article du Canard enchaîné. L’hebdomadaire indique, dans son numéro daté du 23 décembre 2020, que la société qui a succédé à JCDecaux en 2018, est au bord de la faillite. Une situation qui la conduit à demander à Autolib’ Vélib’ métropole d’augmenter sa redevance afin qu’elle passe de 40 à 60 millions d’euros par an d’ici la fin du contrat, en 2032, « soit 240 millions d’euros en plus par rapport au marché initial, de 480 millions d’euros ». Des chiffres contestés vigoureusement par Sylvain Raifaud, qui estime qu’ils sont « sans rapport avec la réalité ».

Sylvain Raifaud. © Paris.fr

Au SAVM, on affirme donc que le service, après des débuts mouvementés et des bugs à répétition, progresse dans le bon sens, rappelant que la chambre régionale des comptes a salué, dans un rapport publié à l’automne 2019, l’amélioration de sa qualité. Une qualité « qu’il faut encore augmenter », souligne Sylvain Raifaud, qui évoque notamment la nécessité de mettre en place une possibilité de se séparer de son Vélib’ même lorsque les bornes sont toutes occupées. Autolib’ Vélib’ métropole compte relancer le dialogue avec les usagers dès janvier prochain pour travailler dans la concertation sur l’expérience utilisateur.

Création d’une centaine de nouvelles stations

C’est le succès des vélos à assistance électrique qui expliquerait les difficultés rencontrées par Smovengo, qui se refuse pour sa part à tout commentaire. « Les vélos électriques n’étaient pas d’actualité lorsque l’appel d’offres a été rédigé », indique Sylvain Raifaud. Ils représentent aujourd’hui 55 % des courses, mais 35 % du parc, avec un coût d’entretien naturellement supérieur aux bicyclettes mécaniques. L’élu parisien souligne le succès des vélos en libre-service, qui ont peu souffert des confinements, gardant un taux de fréquentation élevé : 184 000 courses en septembre 2020 contre 102 000 en septembre 2019.

C’est le succès des vélos à assistance électrique (bleus) qui expliquerait les difficultés rencontrées par Smovengo, qui se refuse à tout commentaire. © Jgp

Sylvain Raifaud souligne au passage le soutien précieux de la métropole du Grand Paris, qui vient de s’engager sur la création d’une centaine de nouvelles stations, portant à 400 le nombre de celles-ci, hors Paris. Chacune d’elles bénéficie d’une aide de 10 000 euros par station et par an, soit une subvention de 4 millions d’euros de la part de la MGP. Le ralliement de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), concomitant à l’ouverture du prolongement de la ligne 14 du métro, ou de Châtillon (Hauts-de-Seine), qui constituait une zone blanche en la matière, est notamment souligné.