Séverine Chapus – Excellemment urbaine

Cette diplômée de HEC poursuit, à tout juste 37 ans, son parcours atypique chez un promoteur immobilier, avec comme fil conducteur : travailler sur la fabrique de la ville sous des angles différents.

Télétravail oblige, Séverine Chapus reçoit par vidéo dans sa péniche amarrée à un quai de la région parisienne. Un habitat fluvial que la jeune femme a découvert à l’occasion de la création de Barges & Berges, une société cofondée avec l’architecte et urbaniste Uli Seher. Ce projet d’immobilier fluvial multisite, lauréat du concours « Réinventer la Seine » en 2017 et mis depuis en stand-by, poursuit désormais son cours indépendamment de l’appel à projets. « Notre idée est d’apporter une réponse aux besoins d’hébergement social temporaire, pour des réfugiés par exemple », explique la directrice générale adjointe des grands projets mixtes de BNP Paribas immobilier (BNPPRE). Depuis deux ans, elle consacre une partie de son temps libre, entre un footing et une sortie en paddle ou à vélo, à porter cette initiative en phase avec son engouement pour l’engagement associatif et humanitaire, révélé à l’occasion de missions en Afrique.

Séverine Chapus, DGA des grands projets mixtes chez BNP Paribas immobilier. © DR

Une façon aussi, pour Séverine Chapus, de revenir à sa passion de jeunesse pour l’architecture. « J’ai toujours été intéressée par ce qui faisait la ville, qu’elle soit antique comme Petra ou ultra-contemporaine comme New York », raconte cette originaire d’Aix-en-Provence, restée très attachée à son sud natal. Après avoir hésité à se lancer dans des études d’architecte, elle choisit finalement la voie de l’excellence en intégrant l’Ecole des hautes études commerciales (HEC). Le choix également d’une « forme de sécurité » pour cette jeune fille issue d’un milieu modeste, mais aimant et structurant, qui lui a servi de socle fondateur.

Besoin de faire ses preuves

Cependant, tout en reconnaissant à leur juste valeur les portes ouvertes par HEC, elle en regrette les enseignements une fois la prépa passée. Pas étonnant pour une personnalité qui « sort particulièrement de l’ordinaire, par son intelligence, sa volonté, sa force de caractère qui se cache derrière beaucoup de douceur et pas mal de réserve au premier abord », résume François Terrier, DGD de Bouygues immobilier, l’un de ses anciens supérieurs hiérarchiques devenu un ami.

Dotée d’une capacité de travail « extraordinaire » et d’analyse des sujets d’une manière holistique, Séverine Chapus ne laisse pas indifférentes les personnes qui ont la chance de l’approcher. « Le processus d’admission dans le cercle est long et exigeant », souligne Uli Seher, « il faut que la philosophie du travail soit partagée ». Car Séverine Chapus a des convictions sur lesquelles elle ne transige pas, sans pour autant être butée, « car elle sait écouter les autres », apprécie Uli Seher.

Revers de la médaille, elle place le degré d’exigence très haut. « Ses valeurs doivent concorder avec celles des autres », précise François Terrier. Ce qui explique en partie un parcours professionnel de haute volée, alternant les postes à un rythme soutenu. Cinq ans chez Bouygues construction, un an à l’Anru (agence nationale pour la rénovation urbaine), trois ans au Commissariat général à l’investissement, deux ans chez Dassault systèmes, avec un fil conducteur : la fabrique urbaine. « J’ai toujours cherché des expériences qui me permettaient d’éclairer le sujet de la fabrique urbaine sous des angles différents », argue cette passionnée d’Afrique, constamment animée par la curiosité et le besoin de faire ses preuves, qui apprécie chez BNPPRE de « développer des projets urbains guidés par l’ambition d’accompagner l’évolution des usages d’une ville résiliente, et de promouvoir une mixité à toutes les échelles d’une ville inclusive ».

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