En marge de la présentation de ses vœux, dans un Point éphémère archi-comble, en présence d’Anne Hidalgo, de la plupart des maires d’arrondissement socialistes et de nombreux adjoints à la maire, Rémi Féraud a estimé que son positionnement fidèle à la maire sortante distinguait clairement sa candidature de celle d’Emmanuel Grégoire.
Pour Rémi Féraud, les choses semblent claires : « jamais les socialistes parisiens ne désigneront une candidature de rupture avec Anne Hidalgo ». Or Emmanuel Grégoire « répète qu’il adoptera, s’il est élu, une méthode différente », a souligné le sénateur PS de Paris, désigné par la maire sortante comme son dauphin.
Répondant aux questions des journalistes après son discours, Rémi Féraud a dénoncé également « la campagne d’intox » menée contre lui. « On raconte que les maires d’arrondissement me soutiennent car ils ont peur. Je ne me laisserais pas marcher sur les pieds par de l’intox », a-t-il notamment déclaré. « Il ne faut pas se montrer impatient », a-t-il également fait valoir, interrogé sur la date des primaires qui doivent départager les deux candidats socialistes déclarés à la candidature à la mairie de Paris. Si Emmanuel Grégoire a dénoncé « les manœuvres politiquement et moralement honteuses », que représente à ses yeux l’ajournement de ces primaires, initialement fixées le 13 mars, Remi Féraud indique n’avoir jamais pris aucun engagement sur une telle date. « Ce n’est pas seulement une affaire entre Emmanuel Grégoire et moi », a-t-il estimé. Rémi Féraud a rappelé en l’espèce qu’il est de tradition que les têtes de listes dans chaque arrondissement soient désignées concomitamment au candidat à la mairie centrale. Il ajoute que la décision dépend également d’une décision du PS national, qui ne s’est pas encore prononcé.
Sur le fond, l’ancien maire du 10e a indiqué qu’il se différenciait également d’Emmanuel Grégoire par un « volontarisme » plus grand. « Je suis mieux placé que lui pour défendre certaines valeurs », a-t-il souligné, souhaitant « laisser le temps aux militants de pouvoir constater ces différences ». « Nous n’avons pas la même énergie, la même combativité », a-t-il poursuivi. Rémi Féraud a indiqué aussi qu’il respecterait le vote des militants s’il perdait aux primaires.
« La question n’est pas la notoriété mais la crédibilité. Beaucoup de choses dépendront aussi de la situation politique qui sera celle du pays lors des prochaines municipales », a-t-il conclu, convaincu que le président de la République sera de nouveau contraint de dissoudre l’Assemblée nationale.
Marie Desplechin en ouverture
En ouverture de ces vœux, la journaliste et écrivaine Marie Desplechin était venue lui apporter son soutien. « Cette élection ne va pas se dérouler dans un contexte apaisé. Et moi, pour une question de culture, d’engagement, de vision de l’humanité, je suis dans le camp de Rémi, a-t-elle déclaré. Nous ne serons peut-être pas toujours d’accord, mais sur l’essentiel, je sais que nous sommes du même bord. Nous voulons vivre ensemble dans une cité humaine et dans une cité en paix et c’est devenu un énorme défi ».
« Puisque j’ai constaté que certains s’interrogeaient ou s’inquiétaient de la sincérité de la démarche que nous portons auprès de Rémi, je voudrais tous vous rassurer : puisqu’on est responsable, on est libre et donc on décide pour nous-même, a déclaré pour sa part le maire du 18e Eric Lejoindre. Personne ne nous menace de rien. Personne ne nous fait craindre quoi que ce soit », a ajouté l’élu.
Rémi Féraud : « Paris doit rester une fête »
« Le sens de cette campagne, c’est aussi que Paris doit rester une fête, a déclaré Remi Féraud en ouverture de son discours. Pas au sens réducteur du mot d’ailleurs, mais aussi pour ce que nous avons en commun, ce que nous avons de fraternité. C’est l’engagement, c’est le volontarisme, c’est le combat qui doivent marquer cette campagne dès 2025 et dans tous les domaines. C’est vrai pour le logement, c’est vrai pour les familles. Il n’y a aucun fatalisme », a poursuivi le sénateur de Paris. Rémi Féraud a affirmé sa volonté, s’il est élu, de défendre l’école publique, la transformation écologique de Paris ou de continuer à se battre pour les plus démunis. « C’est la responsabilité de l’Etat d’héberger les mineurs qui ont trouvé refuge à la Gaité Lyrique, a-t-il ajouté. Il ne faut pas sous-estimer la gravité du moment », a-t-il également fait valoir. Pour Remi Féraud, « il est temps de sortir de X (ex-Twitter), parce que nous ne pouvons plus y mener le combat humaniste que nous devons et que nous voulons mener. Mais nous allons quand même mener ce combat. Le combat démocratique, le combat social, le combat féministe, le combat laïque, le combat républicain, le combat inclusif ».



