Philippe Mahé nommé préfet chargé d’accompagner la reprise des chantiers du BTP

C’est un haut fonctionnaire, familier autant des collectivités territoriales, des rouages de l’Etat que du secteur privé, qui vient d’être nommé par les six ministères concernés préfet en charge de l’accompagnement de la reprise des chantiers du BTP.

Philippe Mahé a reçu sa lettre de mission il y a trois jours, signée des six ministères concernés : du Logement, du Transport, de la Transition énergétique et solidaire, de l’Economie, du Travail et de la Cohésion des territoires.

Philippe Mahé. © DR

C’est dire l’importance de la mission confiée à cet ancien préfet de Meurthe-et-Moselle, qui exerçait jusqu’à présent les fonctions de préfet auprès du secrétaire général du ministère de l’Intérieur chargé de la mobilisation territoriale pour l’emploi et la transition écologique.

Harmonisation

Celui qui fut notamment en charge de la réforme territoriale et de l’aménagement du territoire au cabinet de Manuel Valls à Matignon, et directeur général des services de la communauté urbaine de Nantes ou de la ville et de la communauté urbaine de Toulouse, énumère quels sont désormais ses interlocuteurs, pour fluidifier la reprise des chantiers, l’harmoniser sur l’ensemble du territoire tout en respectant les spécificités de chaque région et en garantissant les conditions de la préservation de la santé des compagnons.

« Je travaille avec les représentants de la maîtrise d’ouvrage publique, l’Etat, ses opérateurs, les collectivités territoriales, les acteurs de la maîtrise d’ouvrage privé, que sont notamment les promoteurs, dont l’importance économique est grande, ainsi qu’avec les différentes fédérations professionnelles que sont la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), la Fédération française du bâtiment (FFB), ou la Confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), ainsi qu’avec leurs représentations régionales », détaille-t-il. « Comme l’Etat y est particulièrement attentif, nous accordons une grande place aux aspects humains de cette reprise, en lien notamment avec les responsables des ressources humaines des entreprises », indique également l’administrateur territorial.

Bonne volonté

La mise en œuvre du guide de préconisation de sécurité sanitaire, publié dès le 2 avril par l’Organisme de prévention professionnelle du BTP (OPPBTP), constitue en l’occurrence le référentiel commun, à mettre en musique en respectant cette ligne de crête rappelée par le Premier ministre lors de la présentation du plan de sortie du confinement, entre une reprise trop rapide, qui mettrait en péril la santé des habitants, et une reprise trop lente qui risquerait de provoquer « un effondrement » de l’économie.

A cet égard, Philippe Mahé souligne « la bonne volonté de l’ensemble des parties prenantes déjà rencontrées ». « Mais les entreprises de construction ne travaillent pas seules, de façon isolée. C’est toute une chaîne, d’approvisionnement, de service, de contrôle, qu’il faut remettre en route, souligne-t-il, en veillant toujours à ce que les conditions de sécurité sanitaire soient réunies ». Aujourd’hui, le préfet note que la reprise des chantiers semble légèrement plus lente en Ile-de-France, compte-tenu notamment des contraintes liées au transport des personnels. Par ailleurs, les chantiers de travaux publics en plein air reprennent plus rapidement que ceux du bâtiment, parfois plus confinés.

Coconstruction

« Ma mission consiste à faciliter la coconstruction de solutions aux problèmes rencontrés par les uns et les autres, dans une relation de subsidiarité qui consiste à tenir compte des spécificités régionales, et d’acteurs qui peuvent mettre place des solutions contractuelles », indique-t-il. « A ce jour, plus de 80 % des chantiers du secteur sont encore à l’arrêt et 90 % des salariés en chômage partiel », ajoute-t-il. « Ma mission, telle que fixée par le gouvernement, consiste donc à réunir au plus vite les conditions d’une reprise qui reposera sur la mobilisation et l’effort collégial de l’ensemble de la filière, entrepreneurs, organisations syndicales, des fournisseurs ainsi que des donneurs d’ordre, tout en veillant à la bonne mise en œuvre des consignes sanitaires ».

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