Ph. Laurent : « Nous ne comprenons pas la fermeture imposée de tous les marchés »

Philippe Laurent, maire de Sceaux et secrétaire général de l’Association des maires de France (AMF), déplore le refus de la préfecture d’autoriser les marchés alimentaires. Il décrit l’impact de la crise sanitaire sur les communes, la baisse de leurs recettes notamment.

Vous contestez la décision de fermeture des marchés ?

Nous ne contestons pas la fermeture des marchés d’une manière générale, mais nous ne comprenons pas pourquoi les préfets refusent d’accorder des dérogations lorsque les consignes de sécurité sanitaire sont mises en œuvre et respectées, comme c’est le cas à Sceaux. On peut comprendre la suspension des marchés de plein vent. Mais à Sceaux, le marché couvert ne peut ouvrir, alors que nous avions instauré un circuit, avec un sens de circulation imposé, une entrée et une sortie uniques et un comptage limitant le nombre des personnes autorisées à s’y rendre en même temps, le tout encadré par trois agents de la ville en plus du placier…Vous regrettez aussi que les primes de 1 000 euros que le gouvernement encourage à verser aux personnels qui restent mobilisés ne soient ni « désocialisées » ni défiscalisées ?

En réalité, le gouvernement a maintenu, en l’espèce, le régime qui prévalait pour ce que l’on a appelé la « prime Macron », instaurée dans le cadre des mesures prises à la suite du mouvement des gilets jaunes. Déjà, son versement n’était exonéré de cotisations fiscales et sociales que pour les entreprises privées, mais pas pour les collectivités territoriales.

Vous vous inquiétez de la baisse des recettes des collectivités ?

Nous n’allons pas subir de hausse de nos dépenses, et même connaître une réduction de certains postes, je pense par exemple au nettoyage des rues. Nos agents continuent à être payés, même si le service n’est pas rendu, mais cela ne génère pas de hausse. En revanche, de nombreuses recettes, liées à l’activité des services municipaux, sont interrompues. C’est, par exemple, le cas du paiement des crèches, des cantines, ou des activités périscolaires. Dans une ville comme Sceaux, cela représente près de 400 000 euros de recettes mensuelles. Les intercommunalités, de même que les départements et les régions, qui perçoivent le produit d’une fiscalité assise sur l’activité économique subiront, eux, une baisse de ces recettes, mais celle-ci n’interviendra qu’ultérieurement, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), par exemple, étant versée sur la base de l’activité de l’année n-2.

Vous réfléchissez, au sein de l’Association des maires de France, à la reprise ?

Nous réfléchissons en effet, au sein de l’AMF, aux mesures propres à accélérer la reprise économique à l’issue de la période de confinement. Nous publierons prochainement une note à ce sujet.

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