Patrick Jarry, maire de Nanterre, et Didier Debord, conseiller délégué à la santé, ont posé mercredi 18 janvier 2023, à 11h30, la première pierre du futur centre municipal de santé Juliette-Ténine. Il remplacera l’actuel centre municipal de santé Maurice-Thorez dont les locaux étaient devenus trop exigus.
« La construction de ce nouvel établissement de santé, à proximité de l’actuel centre Maurice-Thorez, dont il reprendra l’activité en plein centre-ville de Nanterre (Hauts-de-Seine), témoigne de la constance avec laquelle la municipalité maintient son engagement historique en faveur du droit à la santé pour toutes et tous », souligne la mairie. La pose de la première pierre par les élus nanterriens, le 18 janvier dernier, s’est effectuée en présence de Georges Siffredi, président du département des Hauts-de-Seine, d’Eric Cesari, vice-président de la métropole du Grand Paris, de Farida Adlani, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France déléguée à la santé, à la famille et aux solidarités, et de Pascal Gauci, secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine.
Livraison fin 2024
En plus des moyens de fonctionnement affectés à cet établissement, la ville de Nanterre engage 5,4 millions d’euros dans ce programme, soit près de la moitié de son montant prévisionnel estimé à plus de 11,5 millions d’euros.

L’établissement regroupera en son sein les différents services de santé et de prévention de la Ville. © DR
Le département des Hauts-de-Seine apporte, pour sa part, 3,2 millions d’euros dans le cadre du contrat de développement passé avec les communes du département, l’Etat 1,735 million d’euros dans le cadre du plan de relance, la métropole du Grand Paris 806 020 euros, et la région Ile-de-France environ 1 % du montant global de cette réalisation, dont 50 000 euros dans le cadre du dispositif « Dessine-moi le Grand Paris ».
« Ni la suppression des 18 millions d’euros de dotation générale de fonctionnement qui lui étaient encore alloués par l’Etat au moment où la réalisation de ce centre de santé était décidée, ni les très fortes contraintes financières auxquelles la Ville doit faire face en raison de la hausse des coûts de l’énergie, n’ont en effet entamé sa détermination à poursuivre ce projet d’envergure, dont la livraison est attendue fin 2024 et l’ouverture au public au premier semestre 2025 », souligne la mairie.
L’établissement regroupera en son sein les différents services de santé et de prévention de la municipalité, contribuant, par ses 46 000 consultations annuelles, à la lutte contre la désertification médicale et au renforcement de l’offre de soins dans une ville pionnière en matière de santé publique, alors que la santé n’est pas reconnue comme principale compétence des communes.
Patrick Jarry : « Nanterre a fait historiquement le choix de favoriser l’accès aux soins de ses habitants ».
« Alors même que la santé n’est pas reconnue comme une des compétences principales des communes, la ville de Nanterre a historiquement fait le choix, depuis près d’un siècle, de développer un service municipal pour favoriser l’accès aux soins de ses habitants et développer des actions de prévention : une politique qui représente aujourd’hui une dépense annuelle de 2,5 millions d’euros environ, déduction faite des remboursements de l’assurance maladie et des diverses subventions, a souligné Patrick Jarry, maire de Nanterre, lors de son discours. Jusqu’à récemment, cette implication des municipalités – majoritairement de gauche – dans la santé était regardée avec une certaine dose de condescendance et jugée anachronique par ceux qui y dénonçaient une « fonctionnarisation » de la médecine. Mais ça, c’était avant. Avant la pénurie de soignants qui rend de plus en plus difficile l’accès à la médecine libérale. Avant le désengagement de l’Etat dans le financement des hôpitaux publics. Avant, surtout, la crise du Covid qui a montré à ceux qui en doutaient encore l’importance d’un service public de la santé pour faire face aux crises sanitaires et contribuer à la résilience d’un territoire, d’une ville, d’un pays ».
Juliette Ténine, itinéraire d’une femme engagée
« Née en 1910 à Paris de parents immigrés juifs de Pologne qui avaient quitté leur pays en 1906, Juliette Ténine était chirurgien-dentiste au dispensaire de Nanterre. Mais avant de soigner des générations de Nanterriens, la militante communiste qu’elle était s’engage en 1937 dans les Brigades internationales et est affectée au service de santé, a rappelé le maire de Nanterre. Revenue d’Espagne en juin 1938, elle reprend son activité professionnelle et rejoint la Résistance jusqu’à son arrestation en février 1942. Elle réussit à s’évader et se réfugie chez son amie Germaine Tillion avant de se retrouver, à partir de 1943, au cœur du réseau de renseignements des Francs-tireurs et partisans. Après la guerre, Juliette Ténine sera décorée de la médaille de la Résistance. Suite notamment à un voyage en URSS, elle va progressivement prendre ses distances avec l’expérience soviétique. Elle reprend ses activités de chirurgien-dentiste, d’abord à la polyclinique du syndicat des Métaux CGT puis, jusqu’à sa retraite, au dispensaire de Nanterre. Juliette Ténine est décédée en décembre 2003 et repose depuis à Nanterre ».
Maîtrise d’œuvre : Igrec ingéniérie, TLR architecture, SA Scop Etamine, Orféa acoustique.
Entreprises : Angevin IDF, Pougat SAS, Roux frères, Ecobat, AEC, Portelec, Euro-ascenseurs, Siteme, SNTPP.
Bureau de contrôle : BTP Consultants.
Soins en professionnels de santé (SPS) : Alpes controle.