M. Louradour : « La Banque des territoires est en situation opérationnelle »

Professions juridiques, collectivités locales et leurs satellites, bailleurs sociaux, entreprises de l’économie sociale et solidaire… Marianne Louradour, directrice régionale Ile-de-France de la Banque des territoires, détaille les dispositifs mis en place par l’établissement pour aider ses différents clients à tenir durant cette période de « suspension économique ».

Comment la Banque des territoires s’est-elle organisée face à la crise sanitaire ?

Comme tout le monde, nous nous sommes organisés en télétravail. En Ile-de-France, les grèves de la fin de l’année 2019 nous ont permis de nous y préparer. Dès le premier jour du confinement, 90 % de nos collaborateurs étaient équipés pour se connecter à distance.

Marianne Louradour, directrice régionale Ile-de-France de la Banque des territoires. © Jgp

Aujourd’hui, nous sommes tous à la manœuvre, avec des collaborateurs extrêmement mobilisés. Si nous ne pouvons pas agir sur la crise sanitaire, je constate au sein de nos équipes un grand sens de notre responsabilité collective par rapport à cet immense enjeu.

Vos procédures sont largement dématérialisées ?

Nous sommes, en effet, en capacité de maintenir des relations dématérialisées avec nos clients. Nous avions beaucoup travaillé sur ce sujet, avec les bailleurs sociaux, les entreprises publiques locales et les collectivités locales. Ils ont tous accès à nos services en lignes sur la plateforme Banque des territoires et sont en capacité d’initier leurs demandes de prêts en ligne, tandis que nous sommes en situation de les instruire. Nous avons également testé nos comités régionaux d’engagement en mode dématérialisé. Qu’il s’agisse de l’acceptation d’un dossier de financement ou de la mise en place effective de nos prêts, nous sommes en capacité de réaliser ces opérations, et même de le faire massivement. Nous accordons des prêts, instruisons des engagements, versons leur montant. Nous sommes en situation opérationnelle.

La suspension des délibérations des collectivités locales freine votre activité ?

Nous sommes impactés, pour les délibérations de garantie, par les collectivités locales, concernant notamment nos prêts aux bailleurs sociaux. Nous avons donc été très intéressés par les ordonnances récentes, qui donnent la possibilité aux maires d’accorder les délibérations de garantie. Cela va considérablement nous aider, si les élus acceptent de le faire. Ces facilités administratives concordent pour maintenir le tissu pendant ce qu’on pourrait appeler une période de suspension économique partielle.

Une suspension économique partielle ?

Les acteurs bancaires que nous sommes devons en effet mettre en place des dispositifs de transition économique, de 2, 3, 4 ou 5 mois, le temps de la crise sanitaire et du redémarrage effectif de tous les pans de l’économie. Je pense notamment aux études notariales, qui sont très impactées par la contraction des transactions immobilières et qui devront attendre après la fin du confinement que le cycle de l’immobilier (autorisations administratives, promesses de vente, actes authentiques) redémarre effectivement. Nous devons donc les aider le temps qu’il convient. C’est ce que nous faisons.

Vous avez commencé par les professions juridiques ?

Oui, car ce sont des officiers publics ministériels, je pense aux huissiers et aux notaires, mais ce sont aussi des PME, avec des charges de fonctionnement élevées, et une contraction immédiate de leurs ressources, en ce qui concerne la partie immobilière de leur activité en particulier. Nous avons donc procédé à leur intention à des reports d’échéances, des autorisations spéciales de découvert et des prêts de trésorerie, soit tout un arsenal à leurs mains.

Vous intervenez aussi auprès des satellites des collectivités ?

Nous agissons aussi, en effet, auprès des entreprises publiques locales, et notamment auprès des sociétés d’économie mixte. Avec le même type de mesures, et le même objectif : éviter qu’une entreprise ne meure pour des difficultés de trésorerie. C’est bien par le soutien par le cash que l’on peut permettre de l’éviter. Idem pour les bailleurs sociaux, pour lesquels nous venons d’ouvrir une ligne de trésorerie de 2 milliards d’euros au plan national. Nous procédons aussi à des reports d’échéances en faveur des SEM au sein desquelles nous détenons des comptes-courants d’associé.

Nous mettons également à leur disposition et en tant que de besoin des prêts à court et moyen terme. Enfin nous continuons, aussi, à mettre en place des prêts longs. Il est très important pour les bailleurs sociaux notamment, qui ont souscrit des prêts à 30 ou 40 ans, de percevoir les versements correspondants. Notre gamme de prêts est également disponible et dans toutes ses composantes pour les collectivités locales et nous avons instruits des financements pour celles-ci durant ces derniers jours.

Vous soutenez également le secteur du tourisme ?

Nous venons en effet, au plan national, de réinjecter une enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros en garantie au sein du fonds tourisme, secteur qui est sinistré par la crise sanitaire. Nous sommes également préoccupés par l’économie sociale et solidaire, et par le tissu associatif, qui représentent des emplois en nombre, et donc des charges de fonctionnement élevées. Nous les soutenons à la fois par les réseaux, à l’instar de France active, mais aussi par le biais d’autres dispositifs d’aides, mis en place par exemple par les collectivités locales. Nous étudions tout cela avec une grande bienveillance.

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