Le 10 janvier 2025, lors de la cérémonie des vœux du groupe communiste et citoyen, les co-présidents du groupe Raphaëlle Primet et Ian Brossat ont consacré une large part de leurs discours à l’actualité internationale. Leurs combats parisiens, pour le logement notamment, ont également été évoqués. Pas un mot, en revanche, sur les prochaines municipales, alors que Ian Brossat souhaite incarner une candidature de rassemblement à gauche.
Dès l’ouverture de son discours, Raphaëlle Primet, co-présidente du groupe communiste et citoyen de Paris, a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien, évoquant les souffrances de Gaza et de la Cisjordanie. « Rien ne peut justifier ce déluge de destructions et de souffrances, a-t-elle déclaré. Rien ne peut justifier les 45 000 morts dont près de 20 000 enfants. Rien ne peut justifier les milliers de blessés, les estropiés aux séquelles irréversibles. Rien ne peut justifier de tuer des journalistes, des humanitaires, des médecins. Rien ne peut justifier de priver d’eau et de nourriture des populations déplacées qui n’ont déjà plus rien. Et je rappelle que la punition collective est interdite par le droit international, a poursuivi l’élue du 20e arrondissement. La ville de Paris peut et doit être à la hauteur. Nous exigeons de la France qu’elle reconnaisse immédiatement l’État de Palestine et qu’elle agisse pour un cessez-le-feu immédiat et stoppe ses livraisons d’armes à Israël ».
En présence de nombreux élus de la majorité municipale, dont le socialiste Remi Féraud ou l’écologiste Fatoumata Koné, du premier adjoint d’Anne Hidalgo Patrick Bloche, mais aussi de quelques personnalités de l’opposition, à l’image du président de la commission du vieux Paris, l’ancien maire du 1er arrondissement Jean-François Legaret, l’élue a également souligné l’importance que revêt à ses yeux la solidarité internationale face aux crises humanitaires de Mayotte et de Cuba. « Quel déshonneur de voir ces ministres si peu pressés d’aller soutenir la population locale », a-t-elle dénoncé.
« Le fait du prince n’a pas sa place à Paris »
« Nous devons continuer à allumer une lumière lorsque l’obscurité nous entoure », a-t-elle par ailleurs déclaré évoquant la disparition de Jean-Marie Le Pen et les hommages jugés indécents lui ayant été rendus par certains, avant de saluer l’unité des forces de gauche, « qui ont permis d’empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir ».
« Le fait du prince n’a pas sa place en République », a poursuivi Raphaëlle Primet, qui a dénoncé la volonté d’Emmanuel Macron et de Rachida Dati de créer une Maison des mondes africains sise dans l’hôtel de la monnaie. « Nous ne sommes pas du tout contre ce projet, mais il ne peut se faire ni au mépris de l’activité industrielle et culturelle, ni au mépris des centaines d’emplois présents sur ce site qui pourraient subir un plan social massif en plein cœur de Paris ».
Raphaëlle Primet a également rappelé l’importance de la mémoire en annonçant l’édification prochaine à Paris d’un mémorial en hommage aux victimes de la déportation en raison de leur orientation sexuelle, un projet inédit en France. Elle a aussi évoqué un projet de plaque explicative rue de Laghouat, dans le 18ᵉ arrondissement, pour rappeler le massacre des habitants de la ville de Guelma (Algérie) en 1852, un « crime de guerre de la France coloniale ». « Il ne faut aucun regret pour le passé, aucun remord pour le présent et une confiance inébranlable pour l’avenir », a conclu Raphaëlle Primet, citant Jean Jaurès.
Paris « pôle de résistance »
Ian Brossat a lui insisté sur le rôle de Paris en tant que « pôle de résistance », une ville qui « refuse le recul des services publics », qui combat « la logique de la débrouille individuelle » et qui place la solidarité au cœur de son action. Il a évoqué les progrès réalisés en matière de logement social, soulignant qu’en 20 ans, leur part à Paris est passée de 13 % à 25 %. « Nous sommes fiers de développer du logement public », a-t-il insisté, en réponse à la politique de désengagement de la région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse, qui a alloué « zéro euro » pour le logement en 2025.
Le sénateur de Paris a « salué tous ceux qui se mobilisent pour préserver l’hôpital Bichat dans le 18ᵉ arrondissement ». « Sa fusion avec l’hôpital Beaujon, c’est un risque de 300 fermetures de lits dans Paris, dans le nord-est parisien, et ce serait un véritable désastre. Et dans le même temps, nous constatons que de plus en plus de centres de santé sont aujourd’hui menacés de fermeture », a-t-il déploré, souhaitant que 2025 « soit une grande année de mobilisation à Paris pour la création de nouveaux centres de santé municipaux ».
En présence de l’ambassadrice de Palestine en France Hala Abou Hassira, Ian Brossat s’est également indigné « du sort monstrueux » et du « martyr sans fin » que subit la Palestine. « Nous serons toujours indéfectiblement des soutiens du peuple palestinien qui a droit à un État, qui a droit à sa dignité », a-t-il déclaré.