Législatives – La gauche en position de force en Seine-Saint-Denis, bastion de LFI

Dans un département où Jean-Luc Mélenchon a rassemblé 49,09 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, loin devant Emmanuel Macron (20,27 %) et Marine Le Pen (11,88 %) et qui compte cinq des 17 députés insoumis sortants, l’union de la gauche est bien partie pour fonctionner à plein. Et peut-être faire vaciller les derniers remparts de la droite dans le département, espère-t-on du côté de LFI.

Dans ce département où la France insoumise est la mieux représentée (cinq députés sortants sur 12 circonscriptions) et portée par des figures emblématiques du parti de Jean-Luc Mélenchon (Clémentine Autain, Éric Coquerel, Alexis Corbière, notamment), l’appel à l’union de la gauche – « l’Union populaire » – a démarré à peine les résultats du second tour de l’élection présidentielle connus. « Nous tendons la main aux autres partis mais sur un programme de rupture clair », indiquait ainsi dès le 25 avril Éric Coquerel.

Eric Coquerel et Jean-Luc Mélenchon, lors d’un rassemblement en mémoire de Samuel Paty. © Jgp

Une main tendue que les deux députés communistes de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu (2e circ.) et Marie-Georges Buffet (4e circ.), ont chacun appelé à saisir estimant notamment que cette alliance permettait « d’ouvrir la constitution d’un puissant pôle de résistance aux politiques antisociales, discriminatoires et antiécologiques qui seraient conduites par une majorité et un gouvernement autour du président élu », Emmanuel Macron.

D’autres voix à gauche dans le département ont également rapidement plaidé pour cette union, à l’image du président du conseil départemental, Stéphane Troussel (PS), ou encore de Patrice Bessac (PCF), le maire de Montreuil étant à l’initiative de “l’Appel des maires pour un pacte législatif et de gouvernement populaire, social et écologiste”. D’autres exprimaient le 5 mai un avis plus nuancé. C’est le cas de Daniel Guiraud. L’ancien maire (PS) des Lilas, réserve sa décision de maintenir sa candidature dans la 9e circonscription de Seine-Saint-Denis. « Je n’en fais pas une décision personnelle », confiait l’élu, indiquant consulter largement la base et les dirigeants du parti avant de prendre sa décision, qui tiendra aussi compte, à l’évidence, de la validation de l’accord d’Union par le conseil national du PS qui se tenait dans l’après-midi. « EELV et PS ne peuvent se présenter dans cinq circonscriptions de Seine-Saint-Denis qui étaient gagnables. Nous figurons clairement parmi les sacrifiés de l’accord », estimait l’ancien président de Paris métropole.

Un seul candidat PS, investi face à LREM

Néanmoins, en Seine-Saint-Denis, les investitures sous la bannière de l’Union populaire se sont faites assez naturellement : tous les députés sortants LFI et PC sont à nouveau candidats, à l’exception, côté insoumis, de Sabine Rubin dans la 9e circonscription, qui ne se représente pas et sera remplacée par la militante altermondialiste Aurélie Trouvé, et, pour le PC, de Marie-George Buffet, qui souhaite également se mettre en retrait et à qui devrait succéder Azzédine Taïbi, le maire PCF de Stains.

Suite à l’accord conclu entre LFI et le Parti socialiste le 4 mai, le PS, qui, en février, avait désigné ses chefs de file dans 11 des 12 circonscriptions, n’aura finalement qu’un seul représentant (son nom n’était pas encore connu le 5 mai), qui affrontera dans la 8e circonscription la députée sortante LREM Sylvie Charrière. Dans la 12e, également détenue par un député de la majorité présidentielle, Stéphane Testé, c’est Benjamin Lucas, de Génération.s, qui serait investi. Face au 3e député LREM de Seine-Saint-Denis, Patrice Anato (3e circ.), l’Union populaire a désigné Thomas Portes, ancien porte-parole de Sandrine Rousseau (EELV) qui a rallié la campagne de Jean-Luc Mélenchon en décembre 2021.

Raquel Garrido affrontera Jean-Christophe Lagarde

Les deux dernières circonscriptions sont détenues par l’alliance LR-UDI : le maire UDI de Drancy Jean-Christophe Lagarde dans la 5e et le LR Alain Ramadier dans la 10e. Les deux hommes se représentent et auront face à eux deux candidates de la France insoumise : Raquel Garrido dans la 5e et Nadège Abomangoli dans la 10e. « La circonscription de Jean-Christophe Lagarde est réputée imprenable, mais compte tenu de la mobilisation en faveur de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de la présidentielle et de son score à Drancy, elle est tout à fait gagnable », estime Raquel Garrido.

Jean-Christophe Lagarde. © Jgp

L’alliance LR-UDI doit quant à elle investir des candidats dans toutes les autres circonscriptions du département, « peut-être à l’exception d’une ou deux », confie Philippe Dallier, président de la Fédération départementale du parti Les Républicains. Précisant que le nom des candidats investis sera dévoilé à l’issue du conseil national du parti, organisé le samedi 7 mai. Même chose au Rassemblement national, dont la fédération départementale indiquait le 3 mai « qu’ils n’avaient pas prévu de communiquer sur la liste » avant que celle-ci ne soit officialisée par les instances du RN, sans doute dans le courant de la semaine du 9 mai.

Sur le même sujet

Top