La nouvelle vanne anti-crue de l’écluse de Saint-Maur (Val-de-Marne) a été activée, pour la première fois depuis sa remise en service, samedi 6 février 2021, compte-tenu de la crue en cours.

C’est une première. Cette vanne anti-crue permet de réduire le niveau de l’eau de la Marne, notamment dans la boucle formée par la rivière autour de Saint-Maur, en utilisant la dérivation (un tunnel de 600 m suivi d’une écluse, qui relie Joinville-le-Pont à Saint-Maur), construite en 1825. Elle n’avait pas été utilisée depuis des décennies, en raison de sa vétusté.

La vanne-écluse de Saint-Maur. © Jgp_GoogleEarth

Grâce à cet équipement, la dérivation permet de renvoyer directement une partie du flux des eaux vers la Seine pendant les phases de crue. En période normale de navigation, cette vanne reste tapie au fond de l’écluse. Mais, dès les plus hautes eaux navigables (PHEN) atteintes, les portes amont sont fermées et la vanne relevée. Puis les portes sont rouvertes et la vanne peut être progressivement abaissée pour laisser passer une partie du débit de crue et permettre une décharge hydraulique contrôlée.

Remplacement total de l’ouvrage existant

La dérivation de Saint-Maur a été le premier aménagement mis en œuvre sur la Marne pour lutter contre les inondations, suite aux crues de 1910 et 1924. Les travaux réalisés dans les années 1930 comprenaient l’élargissement du tunnel de Saint-Maur, construit sous Napoléon, l’aménagement du canal en aval du tunnel et la construction d’une écluse dans laquelle est implantée la vanne.

Alors que celle-ci avait montré son efficacité en abaissant de 50 cm la crue de 1955 à Joinville-le-Pont, en 2017, le département du Val-de-Marne s’est porté maître d’ouvrage afin de la remettre en service. Les investigations conduites alors ont montré que la remise en fonction nécessitait le remplacement total de l’ouvrage existant. La vanne secteur originelle a été remplacée par un ouvrage clapet de 6,8 m de hauteur et de 12 m de large, ouvrage hors norme d’un poids de 45 t. Les travaux sur site ont été réalisés en trois mois (été/automne 2017), avec un arrêt de la navigation de cinq semaines. Après une période de tests, réglages, réception de l’ouvrage, les personnels de Voies navigables de France (VNF) ont été formés à l’utilisation de la vanne, indique le conseil départemental.

Crue de la Seine à Paris, dimanche 7 février 2021, Pont au Change. © Jgp

Les hauteurs libres sous les ponts sont insuffisantes pour la navigation, a jugé ce week-end Voies navigables de France. © Jgp

L’opération de rénovation de cet équipement a coûté 3,6 millions d’euros, financés à 50 % par l’État dans le cadre du « fonds de prévention des risques naturels majeurs », le Département, la métropole du Grand Paris, le Port autonome de Paris et les 15 communes impactées.