J.-F. Vigier : « Nous serons prêts à faire des propositions le moment venu »

Jean-François Vigier, président du Forum métropolitain du Grand Paris et maire (UDI) de Bures-sur-Yvette (Essonne), revient sur les travaux en cours au sein de cette instance regroupant les collectivités de la zone urbaine capitale. Il assure par ailleurs que le syndicat mixte sera prêt à faire des propositions quant à une évolution institutionnelle de la métropole.

Où en sont les travaux du Forum métropolitain ?

Nous avons aujourd’hui trois priorités. La première concerne l’évolution institutionnelle, la seconde les finances et nous travaillons activement sur les mobilités du futur à travers un groupe nommé Mobilités 2030.

Quelle est votre position sur les évolutions institutionnelles ?

Nous partons du principe qu’il faut s’attendre à une reprise du débat à l’an 2 de la loi NOTRe. L’idée est donc de se tenir prêts et d’être en mesure de faire des propositions le moment venu. Nous avons ainsi décidé de réaliser un audit sur la mise en œuvre des lois NOTRe et Maptam.

Jean-François Vigier. © Jgp

Cet audit s’appuie sur un questionnaire envoyé à tous les responsables des administrations des collectivités locales, les départements, les villes, les EPCI, les communautés de communes, les EPT, la Région et la Métropole… Parallèlement, nous menons des entretiens qualitatifs avec les présidents d’exécutifs locaux. L’idée est donc de pouvoir présenter un panorama le plus objectif possible des effets de ces deux lois. Pour ce faire, nous travaillons toujours en lien avec l’IAU et l’Apur qui nous assistent techniquement et nous ferons une restitution de ces travaux lors du bureau du 10 octobre.

Quel est le climat au sein du Forum quant à ces évolutions institutionnelles ?

Tout le monde est bien conscient que le fait métropolitain existe et personne ne le remet en cause. Ceci étant, nous savons aujourd’hui qu’il peut y avoir des évolutions sur le périmètre et la gouvernance. Le nouveau gouvernement a annoncé qu’une conférence des territoires se tiendrait le 17 juillet. Nous sommes sereins, nous serons prêts et nous serons aptes à faire des propositions.

Je pense qu’il était déjà important que l’on s’accorde sur un audit. On ne pourra travailler sur des pistes d’évolutions que si l’on partage les points positifs et négatifs de la mise en œuvre de ces lois. Il faut d’abord se mettre d’accord sur le ressenti puis travailler à des propositions.

Nous sommes attentifs à ce que prévoit le gouvernement mais j’insiste sur un point : quelle que soit sa volonté, il faudra qu’il s’engage à dialoguer avec les élus locaux. Rien ne pourra se faire sans eux. Je pense en particulier aux maires car les citoyens reconnaissent en eux la cellule de base de la démocratie. Il faut donc absolument tenir compte de leurs attentes car ce sont sans doutes les meilleurs experts en termes de vie locale.

Croyez-vous également en la concertation sur ce qui touche à la baisse des dotations de l’Etat envers les collectivités locales ?

L’Association des maires de France a reçu Emmanuel Macron pendant sa campagne. J’ai participé à cette rencontre. Il a proposé de faire une pause dans la baisse des dotations affirmant  qu’en contrepartie, il attendait des collectivités qu’elles s’engagent sur des baisses de dépenses de fonctionnement. Il avait en ce sens présenté une sorte de contrat entre l’Etat et les collectivités, celui-ci s’engageant à une visibilité sur les dotations durant le quinquennat dès lors que celles-ci s’engagent sur une série d’objectifs. Nous attendons donc aujourd’hui d’en savoir plus. Si cela doit entraîner de nouveaux sacrifices, très peu pour nous.

Je rappelle par ailleurs que nous avons déjà fait beaucoup d’effort concernant les économies sur les dépenses de fonctionnement. Nous sommes des gestionnaires, nous votons des budgets en équilibre tous les ans et nous n’avons pas attendu les baisses de dotation pour être rigoureux sur ce point. Seulement, depuis trois ans c’est encore plus compliqué. Nous craignons bien évidemment une nouvelle baisse des dotations mais n’oublions pas que l’acteur local contribue de manière très importante à l’investissement national. Et à force de faire des efforts en plus de la baisse de dotation, nous n’avons plus de marge d’autofinancement. C’est cette capacité d’autofinancement qui permet l’investissement des collectivités. Si on la perd, on retombe dans le cycle infernal de l’emprunt et de la dette. Je pense que cela n’est pas souhaitable, ni pour les collectivités, ni pour l’Etat.

Où en sont les travaux de la commission finances du Forum ?

Nous faisons des propositions pour créer un équilibre régional entre le Fonds de péréquation des recettes intercommunal et communal (Fpic) et le Fonds de solidarité des communes de la région Ile-de-France (Fsrif). Nous travaillons actuellement là-dessus et devrions adopter des propositions durant le bureau de septembre qui seront transmises très vite aux pouvoirs publics.

Concernant le groupe de travail mobilités ?

Il s’est réuni le 5 juillet. Il fournit un gros travail depuis sa création. Je préside le comité de pilotage, qui est composé de la Ville de Paris, de l’Amif, de la Métropole et nous travaillons à anticiper les futures mobilités à l’horizon 2030.

Je précise que nous ne sommes pas du tout dans la préparation d’un plan de déplacement, ce n’est pas le sujet. Nous voulons, à travers un livre blanc que nous rédigerons dans les mois qui viennent, formuler des propositions pour envisager et anticiper les nouveaux modes de déplacements à l’instar de la voiture autonome. Le travail est efficace puisque nous avons validé le plan de ce futur livre blanc et les idées fortes des principales propositions. Nous participerons également au mois d’octobre au salon Autonomy. Nous devrions également organiser un événement avant la fin de l’année autour des mobilités.

Sur le même sujet

Top