Gilets jaunes : la mairie de Paris déplore une extension des pillages

Si le 8 décembre à Paris, la violence fut moins spectaculaire que le 1er, et moins concentrée, les dégâts et leur coût, tant en termes d’images que de chiffre d’affaires pour les commerces concernés sont « astronomiques », selon Emmanuel Grégoire, 1er adjoint d’Anne Hidalgo.

En amont du Conseil de Paris, lundi 10 décembre 2018, Emmanuel Grégoire a déploré « le coût astronomique provoqué par l’importance du nombre de commerces fermés, alors que 50 % de Paris avait, le 8 décembre, des allures de ville morte ». « S’il n’y a pas eu des dégradations aussi iconiques que celle de l’Arc de Triomphe, survenue le samedi précédent, un tiers de Paris a été touché, avec des dizaines de pillages, parfois très bien organisés », a déploré l’élu.

Emmanuel Grégoire. Jgp

« Ce ne sont plus seulement les boutiques de luxe qui sont la proie des pilleurs, mais aussi des commerces de plus grande consommation, Go Sport, Starbucks ou Franprix », a constaté Olivia Polski, adjointe chargée du commerce, de l’artisanat, des professions libérales et indépendantes. « Des bouchers, mais aussi des boulangers, très affectés par les violences subies, sont également concernés », ajoute l’élue.

Le 9° a payé un lourd tribu aux violences

Le premier adjoint d’Anne Hidalgo a rappelé que les zones touchées par les fermetures préventives s’étaient étendues bien au-delà des Champs-Elysées et de ses abords, concernant également Denfert-Rochereau, Montparnasse et République. « C’est dans le Marais, et autour de la place de la République que les casseurs et les pilleurs se sont illustrés le plus tardivement samedi soir », a souligné l’élu.

Outre les 16°, 17° et 8°, le 9° arrondissement a payé un lourd tribu samedi à la manifestation des gilets jaunes : les boulevards Malesherbes, des Capucines, la place Saint-Augustin ou les abords de la gare Saint-Lazare notamment.

Des points de fixation évités, pas les dégâts

Dans l’entourage de la maire de Paris, on constatait « l’efficacité mais aussi les limites de l’évolution de la doctrine de sécurité » appliquée lors des manifestations et des débordements survenus pour la quatrième fois dans les rues de la Capitale. Un débat sur ce sujet, en présence du préfet de police de Paris, est organisé le mardi 11 décembre en début d’après-midi, en marge du Conseil de Paris.

1 000 personnes ont été interpelées, notamment en amont du centre de Paris, lors de contrôles effectués aux péages et sur les différentes voies d’accès à la Capitale. « Les interpellations effectuées par les policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) ont permis d’éviter les points de fixation mais pas les dégâts », a indiqué Emmanuel Grégoire.

Guichet unique

Un guichet unique, accessible au 3975, a été ouvert pour les commerçants victimes des débordements survenus durant ces manifestations, réunissant les services de l’Etat, l’Urssaf, la Direccte, pour traiter les demandes d’indemnisations. La cellule de soutien « Paris aide aux victimes », créée lors des attentats de 2015, a été réactivée.

Jean-François Martins, adjoint au sport, au tourisme et aux Jeux olympiques, indique que si les réservations d’hôtels parisiens résistent, le tourisme d’affaires représentant 40 % des nuitées, les baisses sont sensibles sur les achats de billets d’avion à destination de Paris.

En ouverture du Conseil de Paris, Anne Hidalgo a salué le travail des forces de l’ordre, ainsi que l’engagement des élus de Paris, « de la majorité comme de l’opposition », constatant « que l’image de la ville était une nouvelle fois à réparer ».

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