Le président du conseil départemental de l’Essonne François Durovray s’est vu remettre le mardi 28 novembre le Grand prix de l’esprit Grand Paris, décerné par le club des acteurs du Grand Paris en partenariat avec Le journal du Grand Paris.
« Augmenter la prise en charge du Navigo n’améliore pas l’offre pour ceux qui n’ont pas de transports publics ». C’est cet aphorisme, prononcé lors des Assises du financement des transports, le 23 janvier 2023, qui a valu au président (LR) du conseil départemental de l’Essonne François Durovray de remporter le Grand prix de l’esprit Grand Paris, décerné mardi 28 novembre 2023 par le club des Acteurs du Grand Paris en partenariat avec Le journal du Grand Paris.

Clément Beaune, entouré de François Hollande, François Durovray, Thomas Hantz et Christophe Afonso. © Jgp
L’élu a expliqué que, sous couvert d’humour, il avait entendu exprimer ainsi une de ses convictions : la priorité en matière de transport, en Ile-de-France, consiste selon lui à offrir aux quelque 500 000 Franciliens contraints de prendre leur voiture pour leur trajet domicile-travail, une solution alternative. En l’occurrence, François Durovray milite pour la mise en place d’un réseau de « cars express », lignes de bus effectuant des liaisons longues et rapides, de nature à pallier sans délai l’insuffisance du réseau de transports ferrés. Clément Beaune, le ministre des Transports, présent lors de cette cérémonie courue, a d’ailleurs indiqué que le gouvernement entendait mettre en place dès l’année prochaine de telles lignes un peu partout dans l’Hexagone.
L’impossible simplification
Après la remise officielle du Grand Prix par Christophe Afonso (Yuman immobilier), un des parrains de l’événement, Thomas Hantz a souligné l’heureuse coïncidence qui a voulu que cette soirée festive, rassemblant le tout-Grand Paris de la politique, de l’immobilier, des transports et des grands services urbains, se déroule le jour du premier roulage du Grand Paris express, intervenu le matin même à Champigny-sur-Marne. Le président des Acteurs du Grand Paris a salué notamment la présence de Jean-Paul Huchon, qui présidait la région Ile-de-France lors du lancement du projet du Grand Paris express, et de Philippe Yvin, qui était alors conseiller du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et qui présida ensuite la Société du Grand Paris de 2014 à 2018.
Puis François Hollande a montré une nouvelle fois qu’il ne manquait pas, lui non plus, d’esprit. L’ancien président de la République a retracé les grandes étapes de l’histoire du Grand Paris, de Napoléon à Bertrand Delanoë, sans oublier de citer son prédécesseur Nicolas Sarkozy. « Le volet transport n’est pas le plus difficile pour les hommes politiques, puisqu’il consiste principalement a annoncer des milliards d’euros en nombre, qui vaudront autant de charges budgétaires pour leurs successeurs », a-t-il notamment déclaré. « Il en va autrement de l’organisation administrative, pour laquelle on trouve toujours des accords avec ses ennemis, mais plus difficilement avec ses propres amis », a-t-il poursuivi, décrivant la difficulté de simplifier le millefeuille territorial sans rien enlever aux communes, ni toucher aux Départements, tout en renforçant les intercommunalités et en préservant la Région…
A l’image des Prix du Press club de l’humour politique en France, le Grand prix de l’esprit Grand Paris est attribué à une personne physique ou morale et peut porter sur une phrase, un événement ou une action à caractère humoristique sur le thème du Grand Paris.
Outre François Durovray, les deux autres finalistes de l’édition 2023 des Grands prix du Grand Paris dans cette catégorie étaient Dominique Alba, directrice générale de l’agence Jean Nouvel, pour avoir déclaré, alors qu’elle dirigeait encore l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur, installé naguère au dernier étage de la tour Morland) : « Laurent Dumas (président du conseil d’Emerige, ndlr) a réussi à transformer mon bureau en bar ».
Jean Castex, président-directeur général du groupe RATP, figurait également parmi les nominés pour son propos, prononcé devant le conseil d’administration de la RATP, commentant « l’archipel » des différentes filiales du groupe : « Je n’ai pas vocation à présider le Saint-Empire romain germanique ».




