Des recherches pour suivre l’évolution du Covid-19 avec les eaux usées

Le Siaap, Eau de Paris et le département du Val-de-Marne participent à un consortium composé d’acteurs français de l’eau et de l’assainissement mobilisés pour assurer un suivi de l’évolution du virus à partir des traces présentes dans les eaux usées.

« Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, l’ensemble des acteurs français de l’eau et de l’assainissement se mobilisent pour assurer un suivi de l’évolution du virus au sein des filières de traitement des eaux usées », a indiqué le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) le 15 mai 2020. Ce projet est porté par un consortium composé de virologues, dont les équipes de Sorbonne université-UMR 938 Inserm, d’Eau de Paris, des opérateurs publics – dont le Siaap, le département du Val-de-Marne ou le Grand Lyon – et des acteurs privés dont Suez, Veeolia ou le groupe Saur. L’objectif de cette démarche est de mettre en place, à court terme, un observatoire épidémiologique dans les eaux usées (Obépine) permettant une mise en commun des compétences et la remontée de données et d’analyses.

Station d’épuration du Siaap à Valenton. © Siaap

Une première étude menée par Eau de Paris, le Siaap, Sorbonne université et l’Irba démontre que plus le nombre d’hospitalisations pour Covid-19 est important, plus le génome du virus Sars-Cov-2 est présent dans les eaux usées. « Le suivi des eaux usées, permettrait donc d’évaluer le niveau de circulation du virus dans les populations », observe Eau de Paris.

« Anticiper les prochaines étapes de la crise »

Le Siaap ajoute que ce suivi « pourrait constituer un outil pertinent pour comprendre et anticiper les prochaines étapes de cette crise sanitaire » et « permettre aux décideurs publics d’appuyer leurs décisions sur une nouvelle catégorie de données prédictives ». En effet, avant même d’avoir atteint le niveau de 100 cas de Covid-19 diagnostiqués en Ile-de-France, du génome du virus Sars-Cov-2 « en quantité déjà significative était mesuré dans les eaux usées, signe que l’épidémie était déjà installée », relève Eau de Paris. Une quantité multipliée par 100 au pic de l’épidémie. « A noter toutefois que la découverte de ces traces de virus ne signifie pas que celui-ci soit pour autant infectieux », précise toutefois l’entreprise publique.

D’autres programmes de recherche dans lequel le Siaap est impliqué se sont intéressés au Covid-19. Celui baptisé Mocopée, coordonné par le syndicat, l’Inrae et l’UTC avec une trentaine d’équipes de recherche, a cherché à analyser le comportement du virus dans les boues urbaines. Le programme MeSeine innovation, aussi coordonné par le Siaap et des laboratoires de recherche publics, dont l’Upec-Leesu, Mines ParisTech et Metis-Sorbonne université, a lancé une étude portant sur l’analyse de la bioconcentration du virus dans les eaux grâce à l’implantation de moules filtreuses (dreissènes).

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