Alexandra Dublanche – Au galop

La nouvelle vice-présidente de la région Ile-de-France court au gré de son instinct. Après avoir fui la politique en s’immergeant dans la sphère privée, Alexandra Dublanche a été rattrapée par sa volonté de « servir les autres ».

Chassez le naturel, il revient au galop. L’adage pourrait être taillé sur mesure pour Alexandra Dublanche. Surtout lorsqu’il s’agit d’une cavalière confirmée. Baignée dès son plus jeune âge dans la politique, elle veut à tout prix s’extraire de ce milieu quand est venu le temps de l’orientation. Ce sera une école de commerce donc, avec la ferme intention de faire carrière dans le secteur privé. Mais « une nuit à deux heures du matin, alors que j’étais en mission pour Lufthansa, je me suis demandé ce que je faisais là… quelle utilité réelle j’avais », se souvient la nouvelle vice-présidente du conseil régional. Elle démissionne, quitte l’Allemagne où elle avait élu domicile. Le secteur public l’a rattrapée. Alexandra Dublanche veut servir la collectivité.

Alexandra Dublanche

Alexandra Dublanche. © DR

« J’aime l’idée de travailler pour les autres et j’ai toujours vu mes parents faire cela. » Un goût des autres qui s’exprime aussi par un fort engagement associatif. Si l’élue regrette un peu que l’on ne puisse pas faire d’article la concernant sans évoquer ses parents, elle admet bien aisément leur influence dans son parcours. Sa mère est fonctionnaire, son père n’est autre que Philippe Goujon, actuel maire du 15e arrondissement. « Il y avait quand même cette fibre secteur public ancrée en moi », résume Alexandra Dublanche. Alors quand, en 2008, Luc Chatel explique rechercher « un profil école de commerce », la diplômée de l’ESCP saute sur l’occasion. Et intègre le cabinet du porte-parole du gouvernement. « C’était passionnant, j’avais le sentiment d’être utile », confie-t-elle.

Deux ans plus tard, « l’appel de l’international est revenu ». Le goût des études aussi. Direction les Etats-Unis. Alexandra Dublanche atterrit à Boston pour suivre un cursus d’administration publique à Harvard. Un parcours qui la conduit à rencontrer le monde des campagnes électorales. Et qui la pousse à mettre sa science en la matière au service de deux sénatrices. « J’aime beaucoup cette idée de mettre de la science dans les campagnes, les choses sont plus rationnelles là bas, plus scientifiques et se passent moins au feeling », explique celle qui s’occupera plus tard de la campagne de François Fillon. Orchestrer les campagnes, quoi de plus naturel pour cette violoniste émérite.

Pécresse comme marraine politique

C’est également aux USA que l’étudiante d’alors rencontre Valérie Pécresse. Présidente de l’association des élèves français d’Harvard, elle organise le déplacement de la ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque. « J’étais très impressionnée par sa capacité à tenir une heure en anglais face à des étudiants bien punchy, elle était brillante », se souvient-elle. Le contact est maintenu, les deux femmes échangent et la ministre devient sa marraine politique. Les similitudes sont en effet frappantes. Ecole de commerce, goût de l’international – Alexandra Dublanche parle quatre langues – et surtout… Toutes deux ont une mère corse. Des origines que la vice-présidente retrouve chaque été. « Ce n’est pas négociable », s’amuse la jeune mère de famille. Toutes deux ont aussi à cœur de maîtriser leurs dossiers. Malgré un coup de froid qui lui fait perdre sa voix, elle en fait la démonstration. Que ce soit au sujet du Grand Paris ou de l’agriculture. Après avoir posé ses bagages aux quatre coins du monde, Alexandra Dublanche se poserait-elle enfin ?

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