Désormais mixte, multimodale, amène : la gare du RER A de Rueil-Malmaison, « dépassée », a fait peau neuve. Valérie Pécresse et Patrick Devedjian étaient aux côtés de Patrick Ollier, maire de Rueil-Malmaison, pour l’inauguration de ce mobipôle, samedi 5 novembre 2016. L’occasion d’un éloge unanime de la mixité urbaine, fonctionnelle et sociale.

Patrick Ollier a évoqué « un événement réellement exceptionnel ». Le lieu où s’élève aujourd’hui le mobipôle multimodal de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), conçu par l’Atelier Lion, était « tout sauf convivial », a rappelé le député-maire de Rueil-Malmaison. Il comprenait essentiellement des bureaux et des locaux d’activités dans un ensemble peu aménagé, désert dès la nuit tombée. « L’ancienne gare apparaissait dépassée par des usagers toujours plus nombreux et une organisation des flux de voyageurs toujours plus compliquée du fait de la vétusté des installations », indique la commune.

Inauguration du Mobipôle de Rueil, samedi 5 novembre 2016. © Jgp

Le projet de restructuration de cette gare du RER A a été conçu pour y introduire de la mixité d’usage, mêlant commerces et services. Un hôtel 4 étoiles de 110 chambres (Okko) ouvert en juin dans un bâtiment réalisé par le groupe Fiminco borde les toitures végétalisées du mobipôle, qui comprend notamment un parking à vélos (Véligo) de 448 places, un café-épicerie-services (Mobishop), une jardinerie de 2 500 m2 et une résidence étudiante de 110 chambres. Un square a été également aménagé, abritant un kiosque, une fontaine et des espaces dédiés au repos et à la détente ainsi qu’un parking souterrain de 319 places.

« Aucun mode de transport n’a été oublié dans ce projet urbain et architectural novateur, pour offrir plus de sécurité et de rapidité aux 55 000 usagers journaliers », fait valoir la ville de Rueil. Neuf lignes de bus passent par cette gare également routière, conçue avec Transdev, qui abrite 18 arrêts de bus.

Patrick Ollier a évoqué « un événement réellement exceptionnel ». © Jgp

Trois ans de travaux ont été nécessaires pour bâtir l’ensemble, qui s’étend sur une surface de 20 000 m2 pour un coût global de 34 millions d’euros, financés par la ville de Rueil au travers de sa SPLA, le Stif, le conseil départemental des Hauts-de-Seine, la Région et l’Etat, au travers de l’Agence Eau Seine Normandie, en partenariat avec la RATP.

Faire disparaître les transhumances urbaines

Patrick Ollier s’est félicité que ce pôle multimodal, auquel s’ajoutera la gare du Grand Paris express (Rueil-Suresnes-Mont Valérien), contribue « à faire disparaître les transhumances urbaines qui bloquent la ville matin et soir ». Il a regretté, au passage, « la stratégie de l’ancien exécutif régional qui consistait, en refusant de les subventionner, à interdire la construction de parking automobile permettant aux franciliens de rejoindre, en auto, les gares du réseau ferré ».

« Nous continuons à souffrir des conceptions urbanistiques désastreuses issues des théories fumeuses de trifonctionnalité de la Charte d’Athènes, qui rendent la vie impossible », a déclaré Patrick Devedjian, pour qui cette opération se résume  « à rendre convivial un quartier qui ne l’était pas ».

« Le mauvais urbanisme coûte beaucoup plus cher que le bon », a poursuivi le député de la 13° circonscription des Hauts-de-Seine. © Jgp

Le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine s’est livré à un éloge de la mixité, évoquant la ville de Balzac, modèle de mélange, quand, dans le même immeuble, cohabitaient riches et pauvres qui, aujourd’hui « ne se connaissant pas, se détestent ». « Le mauvais urbanisme coûte beaucoup plus cher que le bon, a poursuivi le député de la 13° circonscription des Hauts-de-Seine, car il faut y revenir sans cesse, parce qu’ils génèrent des coûts sociaux considérables ». « La sécurité, ce n’est pas seulement la police, c’est fondamentalement une question d’organisation urbaine », a encore estimé l’ancien ministre des Libertés locales.

Vidéo-protection dans 70 nouvelles gares routières

Valérie Pécresse s’est également livré à un panégyrique de la mixité, dénonçant « la séparation absurde entre bureaux, activités et logement », et souhaitant « casser la ségrégation urbaine et sociale ». « Patrick Ollier se montre une nouvelle fois visionnaire, a poursuivi la présidente de Région, avec une opération qui est un modèle de ce que l’on doit faire. »

Valérie Pécresse a annoncé la prochaine signature avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve d’un programme visant à introduire la vidéo-protection dans 70 nouvelles gares routières d’Ile-de-France. © Jgp

« Rien ne nous arrêtera pour développer la pratique du vélo en Ile-de-France », a poursuivi par ailleurs l’ancienne ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. La Région va ainsi financer la création de services de locations longue durée de vélos à assistance électrique aux abords des gares. Elle a évoqué le plan parking relais de 10 000 nouvelles places de parking initié par la Région, annonçant également la prochaine signature avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve d’un programme visant à introduire la vidéo-protection dans 70 nouvelles gares routières d’Ile-de-France.

Fiche technique :

• Architecte urbaniste : Ateliers Lion associés ; Lénack
• Paysagiste : AxP Urbicus
• Société d’ingénierie : Ingérop

Le mobipôle de Rueil comprend notamment un parking à vélos (Véligo), de 448 places. © Jgp