Alors que le Conseil de Paris a entériné lors de sa séance du 14 et du 15 décembre 2015 le projet de piétonisation de la Voie Georges Pompidou, la Ville devrait davantage jouer le jeu de la démocratie participative, estime Jean-Louis Schilansky, président du Medef Paris et porte-parole du Medef Grand Paris.

« Cette décision intervient après une consultation menée discrètement par la Ville de Paris pendant l’été. Moins de 1000 personnes se sont exprimées, selon la propre comptabilité de la Ville, et seulement 38 en faveur du scénario retenu, déplore Jean-Louis Schilansky. Le Medef Paris, après avoir consulté les entreprises de Paris et de la petite couronne avait émis un avis négatif sur ce projet. En effet aucune solution alternative crédible n’est prévue pour assurer la mobilité de leurs clients,  de leurs salariés et de leurs fournisseurs dans la capitale. L’ensemble des autres acteurs économiques, comme les collectivités territoriales sollicitées, ont exprimés les mêmes interrogations. D’ailleurs, les propres services de la Ville, dans la seule étude existante à ce jour, ont indiqué que cette piétonisation multiplierait par trois les temps de trajet  et menacerait « la sécurité des usagers ».

Jean Louis Schilansky president du Medef Paris  © Vernier /JBV NEWS

La Mairie annonce une nouvelle étape de concertation à partir de janvier, pour une mise en œuvre du projet à l’issue de l’opération Paris Plage 2016. Comment peut-on sérieusement lancer la concertation alors que la date de mise en œuvre est déjà décidée pour la même année ?  Ce calendrier serré n’est pas approprié alors que tant de questions demeurent.

Surtout, il interroge : quelle est l’urgence d’une telle décision ? Pourquoi la Ville ne souhaite-t-elle pas s’appuyer sur la future Métropole et l’ensemble de ses composantes pour étudier les conséquences d’une telle décision ?

« Au regard des enjeux que représente la mobilité à Paris, une large participation et des échanges plus nombreux seraient plus utiles qu’une décision autoritaire prise en solitaire », estime le Medef Paris.

Pourquoi ne pas davantage étudier l’impact sur les transports en commun alors que les lignes centrales du métro sont déjà sur bondées aux heures de pointe ? La Ville, à juste titre, est attachée à la démocratie participative : toute sa communication va dans ce sens. Il est dommage qu’elle en reste au stade de la consultation a minima, alors qu’une véritable concertation serait plus pertinente. Au regard des enjeux que représente la mobilité à Paris, une large participation et des échanges plus nombreux seraient plus utiles qu’une décision autoritaire prise en solitaire ».