Philippe Zaouati, référent de La République en marche (LREM) à Paris, estime que, dans l’hypothèse d’une suppression des départements, il faudrait confier leurs compétences et moyens aux établissements publics territoriaux (EPT), avec un niveau de coordination métropolitain.

Savez-vous quand les annonces du gouvernement relatives à l’organisation administrative de l’Ile-de-France interviendront ?

LREM Paris a organisé, comme vous le savez, une manifestation publique à ce sujet récemment. Nous n’avons pas, à ce stade, de date précise. Tout ce que je puis dire, c’est que la prochaine date annoncée à ce sujet sera tenue.

Philippe Zaouati, référent de La République en marche à Paris. © Jgp

On parle de l’organisation d’une concertation avec les élus, sur le modèle de celle organisée en amont des annonces concernant le Grand Paris express ?

Si une nouvelle concertation devait avoir lieu, elle n’équivaudrait pas à un redémarrage à zéro mais, comme pour d’autres dossiers, elle succèderait à une analyse profonde de la situation, une vision claire, et aurait pour objectif de confirmer, en quelque sorte, que les orientations retenues sont pertinentes.

La disparition des départements est actée ?

Ce qui est clair, c’est que le découpage institutionnel de la petite couronne, d’un point de vue social ou qu’il s’agisse des mobilités, n’a aucun sens, aucune cohérence, ni géographique, ni politique. Il s’agit d’un découpage purement administratif, imaginé il y a 50 ans.

Si l’on supprime les départements, faut-il attribuer, selon vous, leurs compétences et leurs moyens aux établissements publics territoriaux, à la métropole du Grand Paris ou à la Région ?

Il existe aujourd’hui cinq niveaux d’administration locale. Trois suffiraient. C’est l’ordre de grandeur raisonnable sur un territoire comme celui-là. La région a son rôle, assez clair, sur un territoire nettement plus grand avec des zones rurales sur son pourtour. L’Ile-de-France possède la taille des régions européennes, elle définit les grands axes stratégiques régionaux, économiques ou de transport. Il n’y a pas réellement de débats sur cette question. En dessous, les communes continueront à exister encore longtemps. Même si l’on peut légitimement se poser des questions sur leur rapprochement ou leur fusion, les Français demeurent très attachés à la commune, et c’est une granulométrie qui est là encore pour un certain temps.

Entre les deux, l’échelon qui a du sens, c’est la métropole. Seulement la métropole, c’est vaste, et mérite sans doute de bénéficier d’un découpage qui permette plus de proximité dans la prise et la mise en œuvre des décisions. Cet échelon, cela peut être les EPT. Autrement dit, la métropole et les EPT, c’est un peu la même chose. Il n’y a pas là deux, mais un niveau. Cela impliquerait donc de confier l’essentiel des responsabilités aux EPT avec une coordination au niveau de la métropole.

Quelle place pour Paris dans cet ensemble ?

Paris est l’un des EPT. La Capitale ne forme pas un trou au milieu de la métropole. Si l’on fabrique un donut, ça ne sert à rien. Mais, à l’évidence, Paris possède un rôle particulier à jouer compte tenu de son poids international, de son aura globale. C’est une des questions que nous aurons à traiter lors de la prochaine campagne municipale : qu’est-ce que l’on veut faire de Paris, qui doit, selon moi, devenir le cœur vibrant de la métropole. C’est-à-dire l’endroit qui va rayonner, où les grandes décisions, les grandes actions culturelles et économiques de la métropole vont se prendre, à l’opposé d’une conception où elle se protégerait du reste de la métropole, prisonnière de son périphérique. C’est exactement l’inverse qu’il faut faire.

L’idée d’élargir le périmètre de la métropole est abandonnée ?

Ce n’est pas un mauvais combat. Il y aurait des justifications à élargir le périmètre actuel à Roissy ou Saclay. Mais il est difficile de tout bouleverser en même temps. Si l’on commence par réinventer un nouveau périmètre au cœur de la région, on va probablement créer plus de problèmes qu’en régler.