Paris réduit sa facture de chauffage grâce à un système de capteurs

La mise en place de sondes dans ses bâtiments permet à Paris de réduire de 7 % sa facture de chauffage. Une innovation qui va connaître des développements dans les mois à venir et dont Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris, vante la reproductibilité à l’échelle nationale.

A Paris, on n’utilise pas le terme de smart building. « On préfère les innovations low-tech, robustes, réellement utiles », résumait Philippe Chouard, chef du service énergie de la Capitale jeudi 9 janvier au matin, lors d’une visite de l’école Gustave Rouanet, dans la rue éponyme du 18e arrondissement de Paris, à deux pas de la Porte de Clignancourt. Cet établissement bénéficie de la mise en place par la Ville de sondes sans fil, socle d’une supervision à distance des 2 000 chaufferies de la Capitale, permettant de chauffer ses quelque 3 500 bâtiments. Et, partant, de réaliser des économies à la fois dans la maintenance et le pilotage du chauffage, mais aussi en énergie, en identifiant en temps réel les dysfonctionnements. Là où il fallait attendre les factures, deux fois par an, pour constater d’éventuels incidents.

Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris en charge du logement et de la transition écologique du bâti. © Jgp

Les économies déjà réalisées pour l’ensemble de la ville s’élèvent à 7 % de la facture de chauffage. © Jgp

Philippe Chouard, chef du service énergie de la Capitale. © Jgp

« Le système, pilotable depuis leur smartphone par les agents, permet également à ces derniers de régler à distance les horaires de fonctionnement du chauffage, évitant des déplacements désormais inutiles », souligne Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris en charge du logement et de la transition écologique du bâti. L’essentiel des travaux a consisté dans la pose des capteurs et la modernisation ou le changement des armoires de pilotage.

Ce système de supervision permet aussi de prioriser les interventions du plan de rénovation des écoles parisiennes. Au final, pour un investissement de 25 millions d’euros, les économies déjà réalisées pour l’ensemble de la Ville s’élèvent à 7 % de la facture de chauffage, soit 2,6 millions d’euros par an. Des économies qui devraient encore s’accroître grâce à la multiplication des sondes que Paris s’apprête à installer, leur nombre passant de deux à cinq par bâtiment à un maillage plus fin. « L’investissement est ainsi remboursé en moins d’une dizaine d’années », se félicite Jacques Baudrier.

Parc de 280 millions de m2

L’élu a souligné qu’il s’agissait d’un investissement particulièrement efficace, dont toutes les collectivités qui le peuvent, de même que l’Etat, devraient s’inspirer. Alors qu’une attention croissante est portée au confort d’été, ce système de supervision offre aussi une connaissance des pièces les plus fraîches, qui pourront être occupées prioritairement lors des périodes de canicule.

Paris, qui gère en régie son chauffage, possède le plus grand parc public de France (5 millions de m2), comme l’a rappelé Jacques Baudrier, soit 2 à 3 % de la totalité du parc immobilier des collectivités territoriales françaises qui représente 280 millions de m2 (celui de l’Etat s’élève à 400 millions de m2).

La Ville s’est dotée d’un service de recherche et développement à l’origine de ce nouveau système de supervision du chauffage. L’adjoint a rappelé à cette occasion l’objectif fixé par la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) d’une réduction de 60 % de la consommation d’énergie en France à l’horizon 2050, déclinée par le plan climat parisien.

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