Laurian Douin, directeur général adjoint d’Altarea Cogedim entreprise, voit dans la métropole du Grand Paris autant une « priorité » qu’une opportunité de business.
Pourquoi avoir créé un fonds d’investissement en immobilier d’entreprise ?
La création en 2011 par Altarea Cogedim d’un fonds d’investissement en immobilier d’entreprise résulte de deux constats opérés dès 2007, date de l’acquisition de Cogedim par Altarea. En premier lieu, l’expertise avérée de Cogedim dans la promotion en immobilier d’entreprise qui dès l’origine se matérialise par la réalisation d’immeubles emblématiques au cœur de Paris et la détention d’un portefeuille de clients investisseurs ou utilisateurs prestigieux. Une compétence doublée d’une capacité à monter des opérations pour le compte d’investisseurs sans pour autant investir un euro ! Une absence d’investissement probablement héritée de l’actionnariat financier de Cogedim.
Le deuxième point, toujours valable aujourd’hui, est lié à la profondeur du marché de l’investissement en immobilier d’entreprise en France. Chaque année, ce sont environ plus de dix milliards d’euros qui changent de main en immobilier en France. Fort de ce double constat, l’allocation de capital à l’immobilier d’entreprise nous semblait pouvoir représenter un levier de développement tangible pour le groupe en mesure de capter une plus grande partie de la valeur créée grâce à ses capacités de montage d’opération.
Qui sont les partenaires actuels d’AltaFund et ses ambitions ?
Laurian Douin.
Altarea Cogedim a clairement créé avec AltaFund un acteur de premier plan de l’investissement en immobilier d’entreprise en Ile-de-France et en particulier sur le marché du développement et repositionnement d’actif. Pour créer AltaFund, nous avons pris le parti de rassembler des investisseurs en capital institutionnels : compagnies d’assurance-vie françaises, fonds de pension européens et fonds souverains de la zone Asie-Pacifique… Aujourd’hui, AltaFund est doté de 650 millions d’euros de fonds propres et dispose d’une capacité d’investissement totale de l’ordre de 1,3 milliard d’euros.
Quelles sont ses réalisations à ce jour et projets pour 2015 ?
A ce jour, AltaFund a engagé quatre opérations à Paris représentant un peu plus de la moitié de sa capacité d’investissement, soit plus de 700 millions d’euros. Le premier investissement réalisé en 2012 se situe boulevard Raspail (6e arr.), puis deux autres ont été en 2013, à Austerlitz dans la zone Paris Rive Gauche et à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) au bout de l’avenue Charles de Gaulle. En 2014, une 4e opération s’est concrétisée avec l’acquisition auprès d’Allianz France du siège historique des AGF rue de Richelieu dans le 2e arrondissement. L’objectif d’AltaFund en 2015 est de peaufiner la définition des actifs qu’il requalifie et de poursuivre la recherche d’utilisateurs à termes pour ces immeubles dont trois restent à commercialiser.
Son activité se limite-t-elle au territoire de l’Ile-de-France ?
Les opérations visées par AltaFund sont en général de taille unitaire significative : a minima de 70 millions d’euros d’investissement. Ceci suppose une prise de risque locatif non négligeable de notre part et exige donc de poursuivre notre développement en Ile-de-France, un marché où la profondeur locative (ou demande placée) est très importante.
Quelles incidences prévoyez-vous sur l’activité d’AltaFund avec la création de la Métropole du Grand Paris ?
Le Grand Paris constitue une priorité pour AltaFund et plus largement pour le groupe Altarea Cogedim. Le Grand Paris, c’est d’abord l’amélioration de la vie quotidienne de tous les franciliens car il prévoit de réduire la fracture territoriale et de soutenir le renouvellement urbain grâce aux interconnexions qui seront densifiées. Et l’un des critères de l’appréciation par AltaFund d’une opportunité d’investissement concerne la localisation géographique et son accessibilité. La création prochaine du Grand Paris est donc une formidable opportunité pour nous, car nous pourrons mettre notre expertise au service des Franciliens.
