Isabelle Florennes – Crescendo

D’élue locale, obsessionnelle de la chose publique, Isabelle Florennes s’est hissée au rang de députée des Hauts-de-Seine en se laissant porter par la vague En Marche.

Le bureau est ordonné, les dossiers soigneusement classés dans les étagères attenantes. Certes, en ce début de mois de septembre, l’Assemblée nationale reprend lentement son travail parlementaire, après une année qui n’a laissé que trop de place aux nuits blanches. Mais la clarté du cadre de travail se comprend aussi en voyant son occupante, silhouette élancée habillée d’une veste marine imperméable aux poussières, et une chevelure géométriquement coupée. Pas de place pour la rébellion donc, chez cette femme qui admet non sans rosir, qu’« être fan de Raymond Barre quand on a 20 ans, ce n’est pas très révolutionnaire ».

Isabelle Florennes

Isabelle Florennes. © Romain Gaillard/REA

Isabelle Florennes a également bien ficelé sa locution, difficile à entrecouper. La députée encartée Modem déroule avec appétit les sujets qui l’occuperont à court et moyen termes, la privatisation d’Aéroports de Paris ou le statut de la métropole. Tout en dressant le bilan de sa première année de mandature, Isabelle Florennes ne masque pas sa satisfaction d’avoir porté la loi de création de l’établissement Paris La Défense. « Il était temps ! lâche-t-elle sur le ton du soulagement, la gestion n’était pas digne d’un 1er quartier d’affaires, lorsque l’on voit l’état de ses dalles et de ses sous-sols. »

Elle aimerait pousser le même souffle de délivrance à l’égard de la métropole du Grand Paris, qu’elle envisage plutôt « à dimension régionale, en étant d’accord sur le fait qu’il y a déjà beaucoup de couches ». C’est peut-être là l’une des rares inconnues dans l’équation Florennes. Car le parcours de cette native d’Arras laisse le sentiment d’un cheminement tout tracé, presque soufflé au berceau. « J’ai grandi dans une famille politiquement et syndicalement engagée », avoue celle qui est arrivée dans la Capitale en 1987, en suivant les traces de son maire et sénateur de père, Jean-Marie Vanlerenberghe.

Jouer des coudes

Formée au droit public et à la communication, « je ne me voyais que dans une carrière au service d’une collectivité ou d’une institution publique, c’est peut-être génétique, en voyant l’investissement politique de mon père quand je l’accompagnais, jeune », confie-t-elle en redressant une mèche de cheveux. De 2004 à 2017, elle épaule son paternel comme collaboratrice parlementaire au palais du Luxembourg, et connaît les heures de gloire comme de débâcle de l’UDF puis du Modem, aux côtés de François Bayrou qu’elle connaît depuis ses dix ans.

Malgré ce solide entourage, Isabelle Florennes préfère les escaliers à l’ascenseur et façonne son ancrage à Suresnes, où elle s’installe après la naissance de son premier enfant. Croisant le chemin de l’actuel maire Christian Dupuy, elle accède au poste d’adjointe à la jeunesse, puis aux affaires scolaires. « C’était une vraie vie d’élue de terrain mais j’ai très mal vécu cette période où nous subissions la modification des rythmes scolaires », se souvient-elle.

Surgit en elle un intérêt pour les questions d’éducation, et qui lui fait tendre une oreille sérieuse au candidat Macron lors des présidentielles. Alors que le mouvement En Marche révèle son lot de candidats issus de la société civile, l’experte du Sénat s’autorise à rêver d’une place dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Passé la lune de miel Bayrou-Macron, « il faut désormais jouer des coudes pour se faire respecter », alors qu’elle a enfin réussi à mettre « presque toute sa famille d’accord » autour de la figure jupitérienne.

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