Danielle Dubrac – Enracinée

Danielle Dubrac a fondé toute sa vie, familiale et professionnelle, en Seine-Saint-Denis. Un territoire qui l’a accueillie et qu’elle aime profondément. A la tête de la CCI locale, elle se bat pour « redorer le blason » du département.

« C’est mon territoire », répète inlassablement Danielle Dubrac. La présidente de la CCI du département est intarissable pour évoquer son lien avec la Seine-Saint-Denis. Un lien presque charnel, fruit de l’amour profond d’une terre et de ses habitants. Cette terre, à l’image de tant de personnes qui vivent, Danielle Dubrac y a elle-même planté ses racines. Petite, elle suit son père au gré de ses affectations d’inspecteur académique. Adolescente, c’est au départ de Carcassonne qu’elle prend son envol. « Je voulais à tout prix prendre l’air, voir du pays et quitter le cocon familial », témoigne-t-elle. La jeune provinciale atterrit dans la Capitale. Elle y pose ses valises un temps pour suivre son cursus d’ingénieure à l’Ecole polytechnique féminine (EPF). Cheffe de projet informatique chez Thomson, elle les reprend et vogue de sites nucléaires en sites militaires avec pour mission de superviser les systèmes de téléalarmes en temps réel. « Un défi technique et humain », qui allie aussi le goût du voyage. Mais déjà, Danielle Dubrac s’est installée en Seine-Saint-Denis pour, entre deux départs, y retrouver son mari. Un séquano-dionysien « pur souche » qui reprend l’entreprise de travaux publics familiale. C’est l’ancrage.

Danielle Dubrac

Danielle Dubrac. © E. Garault/CCI Paris IDF

Chez Thomson, c’est la déliquescence. D’audits en audits, la société vend ses savoir-faire et licencie son personnel. L’ingénieure profite d’un énième déplacement de site pour dire : « Je fais autre chose. » L’expérience l’a marquée. Et Danielle Dubrac affiche une conception de l’entreprise aux antipodes de celle qu’elle a quittée. « Il faut que cela reste à taille humaine, que l’on puisse se connaître tous. Une entreprise, c’est d’abord des humains », estime la présidente de la CCI 93. La cheffe d’entreprise emploie aujourd’hui 24 personnes. Mais a commencé seule. Elle se lance dans l’immobilier en codant un programme depuis son domicile. Et abandonne au vu de la concurrence. Puis monte Sabimmo, un cabinet de gestion immobilière. C’est l’ascension.

Car si les débuts sont difficiles, le cabinet se spécialise rapidement dans la gestion de copropriétés dégradées. Et il y a de quoi faire en Seine-Saint-Denis. Danielle Dubrac développe son réseau. Après les racines, les branches. La « business woman du 93 » vante un territoire où les acteurs sont pleinement mobilisés pour sa réhabilitation. Malgré la rigueur du climat séquano-dionysien, les affaires fleurissent. L’arbre s’épanouit.

Bénéfices locaux des JO

Danielle Dubrac veut rendre à sa terre ce qu’elle lui a donné. Et s’engage ainsi corps et âme pour panser les plaies de la Seine-Saint-Denis. A la tête de la chambre consulaire du département, elle se bat par exemple pour que les JO de 2024 bénéficient aux habitants et aux entreprises locales. « C’est indispensable de créer l’engouement, sinon on peut repartir comme en 2005 », prévient la présidente. Elle milite ainsi pour qu’une charte vienne leur donner accès en priorité aux marchés liés à l’événement. Celle qui ne croit pas en la fatalité a également présidé l’Ecole de la seconde chance du département et souhaite toujours soigner les jeunes plants pour leur permettre de grandir droit.

Le regard est maternel. Et il n’y a pas de hasard à ce que la famille soit sacrée à ses yeux. A Rennes ou sur l’Ile d’Oléron, c’est auprès des siens qu’elle souffle un peu. Quittant alors son domicile, coincé entre la cité des Francs-Moisins et celle des 4 000. « Car ici c’est tout de même un peu stressant », confie-t-elle.

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