La capitale française fait partie des dix métropoles mondiales présentant les coûts de construction les plus élevés de la planète. Sept villes européennes figurent dans ce top dix. Pour Arcadis, auteur de ce palmarès, si Paris garde un avantage concurrentiel par rapport à Londres, elle doit réduire ses coûts pour gagner le pari du Grand Paris.
Dans l’édition 2017 du rapport annuel d’Arcadis (ingénierie et gestion de projets) sur les coûts de construction, il ressort que Paris figure dans le top dix des métropoles mondiales où ces derniers sont les plus élevés. Située au 9e rang, la capitale française a conservé la place qu’elle occupait en 2016 juste derrière Francfort.
New-York se maintient au top du podium. ©Rishad Daroowala
Si New-York se maintient au top du podium, avec des coûts deux fois plus élevés que ceux des dix plus grandes villes, Londres perd deux places pour se retrouver en 4e position derrière Hong-Kong et Genève. Un déclassement lié à l’effet Brexit et à des variations de taux de change.
« Simplifier le système contractuel »
Tout en mettant en avant l’avantage concurrentiel de Paris face à Londres et Genève, Stephane Kirkland, directeur développement de l’activité bâtiment de la société de conseil et d’ingénierie Arcadis, souligne néanmoins que « d’un point de vue international, nos coûts restent trop élevés et pèsent sur notre économie ». Dans ce contexte, il est nécessaire, « pour gagner le pari du Grand Paris, d’être plus agressifs en termes de compétitivité sur le marché de la construction », préconise-t-il. Pour ce faire, il convient de réduire les coûts en libérant du foncier, en simplifiant les processus d’autorisation pour les permis de construire et « notre système contractuel de manière générale ».
L’enjeu n’est pas mince puisque ce rapport rappelle également que le Grand Paris express fait partie des dix plus grands projets de construction mondiaux en termes de montant investi.
Ripage du pont-rail de Champigny, janvier 17. © Jgp
Avec 30 milliards de dollars, il figure en 4e position derrière One Belt, One road en Chine (150 milliards), Dehli Munbai industriel corridor en Inde (90 milliards) et Dubai Al Maktoum airport (33 milliards). Mais « si nos coûts de construction restent élevés en raison notamment de la maturité de notre marché, il n’en demeure pas moins que Paris est une ville attractive qui investit et sait innover », fait valoir Stephane Kirkland.
Des projets innovants qui « ancrent Paris dans la ville du futur »
Une performance d’autant plus louable dans une « Europe dominée par l’austérité économique et les normes budgétaires strictes » où les exemples d’investissements innovants dans les infrastructures sont rares. Contrairement à cette tendance générale, Paris ayant compris « qu’un parc d’infrastructures innovantes était la pierre angulaire à des perspectives de croissance économique, de nombreux projets innovants y sont en cours ». Et de citer parmi ceux-ci outre le Grand Paris express, « qui permet à Paris d’entamer sa mue la plus importante depuis les grandes rénovations urbaines haussmanniennes », les projets labellisés dans le cadre de « Réinventer Paris », Paris rive gauche et la rénovation du quartier Clichy-Batignolles « ancrent Paris dans la ville du futur ».
