L’avenant mobilités du nouveau contrat de plan Etat-Région (CPER) a été signé jeudi 26 septembre à l’issue de l’assemblée plénière du conseil régional par sa présidente Valérie Pécresse, Marc Guillaume, préfet de Paris et d’Ile-de-France, ainsi que François Durovray, nouveau ministre délégué en charge des Transports. Ce volet prévoit l’engagement de 8,4 milliards d’euros d’ici 2027.
« Quelle année pour la révolution des transports franciliens ! », s’est exclamée Valérie Pécresse dans l’hémicycle de la région Ile-de-France jeudi 26 septembre, où se déroulait la signature du volet mobilités 2023-2027 du nouveau contrat de plan Etat-Région (CPER). « Le monde entier a célébré la réussite des transports pendant les Jeux olympiques et paralympiques, faisant taire les oiseaux de mauvais augure. Ce succès est évidemment lié aux sept années de préparation avec l’ensemble des partenaires, mais il a aussi reposé sur le niveau d’investissement sans précédent de la Région en faveur des transports. Ce CPER offre un bel héritage avec la modernisation du réseau existant et les nouvelles lignes qui contribueront à réduire les fractures sociales et territoriales. »
L’avenant mobilités prévoit l’engagement de 8,4 milliards d’euros d’ici 2027, dont 3,7 assurés par la Région et 3 par l’Etat, tandis que 1,7 milliard est attendu des autres financeurs (collectivités, RATP, SNCF, Ile-de-France mobilités). « Ce montant appelle deux commentaires, a poursuivi Valérie Pécresse. D’abord, la Région va bien au-delà de la parité financière avec l’Etat qui prévalait dans les précédents CPER. J’y ajouterai 300 millions d’euros pour le plan vélo, preuve de notre engagement sans faille au service des voyageurs du quotidien. »
Des projets qui « changeront la vie des Franciliens »
De l’avis de la présidente du conseil régional, les projets proposés dans le volet mobilités 2023-2027 « changeront la vie des Franciliens », avec une priorité « absolue » à la modernisation du réseau existant. « Nous donnerons également vie à de nombreuses lignes dont la plus conséquente : la finalisation d’Eole jusqu’à Mantes-la-Jolie, permettant à toute la vallée de la Seine d’être desservie par une infrastructure digne de ce nom. » Une quinzaine de projets de bus en site propre et six nouveaux projets de tramway seront poursuivis, à l’instar du T1 à Val-de-Fontenay (Val-de-Marne) et Colombes (Hauts-de-Seine), du T7 à Juvisy (Essonne), ou encore du T13 entre Saint-Germain-en-Laye et Achères (Yvelines).
« Avec Ile-de-France mobilités, nous allons lancer de manière inédite une grande étude stratégique sur une quinzaine de prolongements de métro inscrits dans le Sdrif-e, a par ailleurs indiqué Valérie Pécresse. Afin que toutes ces lignes soient efficacement connectées, nous avons besoin d’un effort sans précédent sur l’intermodalité avec des pôles gares modernes. » 13 pôles majeurs sont de fait inscrits au CPER (Val de Fontenay, Melun, interconnections du Grand Paris express…)
La route ne s’en trouve pas oubliée pour autant, puisque 622 millions d’euros seront investis sur de grands projets routiers : élargissement de la Francilienne en Seine-et-Marne, prolongement de la RN406 au Port de Bonneuil (Val-de-Marne), enfouissement de la RN 10 à Trappes (Yvelines), création de voies réservées aux bus et au covoiturage sur les autoroutes urbaines d’Ile-de-France pour concrétiser l’engagement d’un doublement à 100 lignes de cars express en 2030 et le développement du covoiturage, etc.
« Pour assurer la réussite de tous ces projets, il est crucial que chacun tienne ses engagements, a déclaré la présidente de Région. Je pense à Eole : d’éventuels nouveaux surcouts seraient inacceptables ! Je pense aussi à la qualité de service que les opérateurs doivent assurer au quotidien. La fin de la crise de recrutement des conducteurs en 2023 a permis une amélioration de la ponctualité qui doit se poursuivre. »
Valérie Pécresse a également fait savoir qu’elle s’impliquerait personnellement dans le suivi de ces engagements dès lundi 30 septembre en présidant le comité de pilotage du RER B, ou lors de l’audition d’Alstom jeudi 3 octobre en conseil administration d’Ile-de-France mobilités, lequel portera sur les commandes des nouveaux trains de la ligne de RER B.
Des engagements salués par François Durovray, nouveau ministre des Transports
Chaleureusement accueillie par l’ensemble des conseillers régionaux, la présence dans l’hémicycle de François Durovray lors de sa toute première semaine en tant que ministre délégué chargé des Transports avait tout d’un symbole. « Nous avons partagé bien des combats sur l’amélioration des transports en Ile-de-France, a rappelé Valérie Pécresse. Nous sommes pleinement rassurés, puisque nous savons votre connaissance des besoins de notre territoire et votre vraie vision des mobilités ! » Le président du conseil départemental de l’Essonne a tenu à féliciter le conseil régional des termes du CPER qui guidera l’action des institutions dans les années à venir. « J’ai été témoin des échanges de départ, assez éloignés de ce à quoi nous sommes parvenus ! », a-t-il plaisanté.
« S’il y a aujourd’hui un accord entre l’Etat, la Région et les collectivités sur un volume financier conséquent et des projets importants, c’est grâce au travail acharné de l’ensemble des parties prenantes », a-t-il affirmé en félicitant Stéphane Beaudet, vice-président du conseil régional, et Grégoire de Lasteyrie, délégué spécial en charge des mobilités, « chevilles ouvrières de ces négociations ». Rarement avare de bons mots, François Durovray a conclu en comparant le CPER au mariage : « L’article 215 du code civil indique que les époux s’obligent à une communauté de vie, malgré les vicissitudes ! Il y a beaucoup de projets, de travaux et d’engagements de la part des institutions et des opérateurs mais, avant tout, l’idée est que l’Etat et la Région améliorent la vie quotidienne des Franciliens, en le faisant main dans la main. Et ce, malgré les difficultés qui ne manqueront pas de surgir dans l’exécution de ce contrat de plan ! »
Objet de débat depuis plusieurs semaines, la question de la vitesse sur le périphérique n’a pas manqué de s’inviter dans les réjouissances du jeudi 26 septembre, Valérie Pécresse s’étant entretenue à ce propos avec Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, quelques instants auparavant en assemblée plénière.
« Nous avons besoin de savoir quelle sera la position du ministère des Transports concernant la réduction de la vitesse sur le boulevard périphérique et la suppression d’une voie à la circulation générale, a déclaré Valérie Pécresse. La nôtre, vous la connaissez : le plus efficace pour réduire les nuisances serait de refaire les enrobés phoniques, vieux de plus de 10 ans. Nous craignons également que la suppression d’une voie à la circulation générale se traduise par une thrombose de l’Ile-de-France à ses portes et à un report de circulation sur les voies adjacentes qui viendrait compromettre les bénéfices attendus de cette mesure. Si la ville de Paris n’a pas les moyens de refaire les enrobés, la Région est prête à prendre la compétence de cette belle infrastructure, sur laquelle circulent 80 % de non-Parisiens. 40 % ne rentrent même pas dans Paris ! »