Dans le cadre de l’élaboration de son schéma de cohérence territoriale (Scot), la communauté d’agglomération Coeur d’Essonne organise une enquête publique du 18 septembre au 17 octobre. Dernière étape avant l’approbation du Scot prévue fin 2019.
Si les principes du Scot du territoire de Cœur d’Essonne ont été actés en mars 2016 par les élus communautaires, ce schéma de cohérence territorial ne doit être approuvé que le 12 décembre 2019, lors de la session du conseil communautaire. Il aura en effet fallu plusieurs années pour venir à bout de cette procédure dont la finalité est de fixer dans le marbre la stratégie d’aménagement et de développement de ce territoire, issu de la fusion de la communauté d’agglomération du Val d’Orge et de la communauté de communes de l’Arpajonnais, qui rassemble 21 communes totalisant 194 000 habitants.
Ainsi, le projet d’aménagement et de développement durable (PADD), « pièce maîtresse » du Scot, a été présenté aux habitants lors d’une réunion publique le 5 septembre à Breuillet, qui a réuni une trentaine de personnes représentant essentiellement des associations environnementales. L’occasion également de lancer l’enquête publique prévue du 18 septembre au 17 octobre.
Construction de 12 100 logements et…
Ce projet est assez ambitieux puisqu’il prévoit, en matière d’habitat, un objectif de construction de 1 100 logements par an à horizon 2030, soit environ 12 100 nouveaux logements (dont 43 % locatifs sociaux) devant permettre d’accueillir 20 000 nouveaux habitants en dix ans. Il s’agit notamment de « renforcer l’attractivité résidentielle du territoire pour capter les actifs qui y travaillent ».
Dans un souci de préservation des terres agricoles et de limitation de l’étalement urbain, le Scot impose que 65 % de la production de logements neufs s’opèrent en « intensification de l’enveloppe urbaine ». De même, « les communes non carencées en logements sociaux redonneront des terres à l’agriculture pour permettre à celles qui le sont de pouvoir tenir leurs engagements », explique Georges Joubert, vice-président de Cœur d’Essonne chargé de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme.
Obligation est faite également de réaliser une orientation d’aménagement et de programmation dans les quartiers de gare. « A Marolles-en-Hurepoix par exemple il s’agira de réhabiliter d’anciennes friches industrielles situées au pied de la gare », indique Georges Joubert, également maire de Marolles-en-Hurepoix, précisant que le taux de densité sur le territoire est fixé en moyenne à 50 logements par hectare.
… création de 18 000 emplois d’ici à 2030
En matière de développement économique aussi la priorité est de densifier l’existant et « d’optimiser le foncier disponible ». Pour autant, le Scot prévoit pour améliorer le ratio habitat/emploi un objectif de création d’emplois d’environ 18 000 emplois d’ici à 2030. « Le territoire a la chance de bénéficier de l’ancienne base aérienne 217 en cours de réhabilitation où 3 000 à 4 000 emplois doivent être créés », ajoute l’élu.
Sur cet espace de 750 ha dont 300 ha appartiennent à Cœur d’Essonne Agglomération, la moitié du site reste encore à aménager, tandis que l’autre moitié accueille déjà un certain nombre d’entreprises dont Amazon. Une partie du projet Sésame, portant sur la création d’une ferme biologique de 75 ha et lauréat de l’appel à projets Territoires d’innovation, y prendra place. Les premières opérations de cette initiative inédite qui concernera aussi les communes du territoire avec la création de fermes pilotes qui débuteront à l’automne.
« Laboratoire des enjeux de l’urbanisme commercial »
Le territoire entend aussi développer « les synergies » avec les pôles d’emplois environnants de Paris-Saclay, Évry et Orly-Rungis, et les établissements d’enseignement, ainsi que « les filières innovantes à travers la mise en œuvre de projets ambitieux notamment autour du campus Ter@tec ».
Si ces développements doivent s’opérer dans une démarche durable respectueuse de l’environnement et favorisant l’économie circulaire, ils doivent aussi s’accompagner d’une « valorisation du maillage des infrastructures de transports pour mieux accéder au territoire et réduire les temps de déplacements ». Outre le soutien à la mise en œuvre de projets tels que le Tram 12 et le TZen 4, il s’agira d’aménager la RN20 en lien avec le futur bus en site propre.
Enfin, Cœur d’Essonne ambitionne de devenir un « laboratoire des grands enjeux de l’urbanisme commercial » en vue d’une part d’assurer un développement maîtrisé de l’offre commerciale et de favoriser le commerce de centre-ville.