Bernard Saint-Girons, directeur du Cluster Tourisme Paris Val d’Europe (Seine-et-Marne), explique pourquoi ce cluster est « un catalyseur d’énergies pour faire du tourisme une filière industrielle à part entière ».

Bernard Saint-Girons © Cluster tourisme-Yann Piriou

Pour quelles raisons avoir créé un cluster dédié au tourisme ?

Le cluster tourisme n’est pas une strate supplémentaire dans le millefeuille institutionnel, mais un creuset au sein duquel tous les sujets liés au tourisme phosphorent. Il faut le prendre comme un catalyseur d’énergies pour faire du tourisme une filière industrielle à part entière et permettre à l’Ile de France d’en tirer un profit maximum, mais aussi à la France.

Quels sont ses axes de travail ?

Le premier est de faire émerger, sur un même site, au Val d’Europe à Marne-la-Vallée, un pôle majeur de formation sur les métiers du tourisme, du CAP au doctorat. Sa particularité est d’aller au-delà de la formation initiale et de s’inscrire dans une logique de formation tout au long de la vie de manière à lutter contre l’instabilité dans les métiers du tourisme. Nous attendons la labellisation du campus par l’Etat et la région Ile-de-France. De plus, l’un des adhérents du cluster, le groupe Accelis, spécialisé dans les services à l’hôtellerie et la restauration, ouvrira à la rentrée 2015 une école de restauration et d’hôtellerie de luxe au château de Ferrières, dont l’exploitation lui a été confiée par la ville de Ferrières-en-Brie.

L’innovation occupe également une place privilégiée ?

Oui, la valeur ajoutée du cluster est de réunir formation, recherche et innovation. Le volet R&D mené avec l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée vise à faire émerger de nouvelles pratiques en lien notamment avec l’essor du numérique dans les métiers du tourisme ou encore le tourisme durable avec l’apport de Villages nature. Enfin, nous espérons signer d’ici à juin 2015 avec l’Etat un contrat de destination. L’idée est d’impliquer tous les acteurs dans la promotion de l’Ile-de-France comme destination touristique.

Quelle est la place accordée aux PME ?

Sous l’impulsion de l’Etat et d’Euro Disney, un tissu d’entreprises se constitue et d’autres rejoignent le cluster, en témoigne la présence d’Accelis et d’Innovigo, proposant des solutions pour l’usage du numérique dans les activités liées au tourisme et aux loisirs. Ce dernier met de plus en œuvre un dispositif d’aides à la création de start-up dans ces secteurs. Prochainement, l’association des entreprises du Val d’Europe devrait aussi adhérer au cluster. Nous espérons aussi faire adhérer des sociétés de transport dont l’activité est liée au tourisme ou l’impacte, à l’instar de la SNCF et d’Aéroports de Paris.