Face aux besoins décuplés des datas centers franciliens, l’Etat et ses partenaires adaptent le réseau de distribution d’électricité.

L’Ile-de-France regroupe un 1/3 des 140 data centers répartis sur l’ensemble du territoire et s’étendent sur une surface de l’ordre de 180 000 m2, taille qui a décuplé en dix ans. « Implantés depuis les années 1990, les data centers sont un véritable tremplin économique pour l’Île-de-France, ces centres de stockage numérique constituent un élément essentiel pour l’essor du l’e-économie », souligne la préfecture de région.

On compte aujourd’hui environ 1/3 des 140 data centers en France. © Candid Business

Ces structures nécessitent d’importantes consommations d’énergie et devraient représenter à elles seules le quart de l’augmentation des besoins en énergie du Grand Paris en 2030.

« Pour répondre à ces enjeux prioritaires, les services de l’État, la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE) et ses partenaires ont engagé d’importants travaux pour adapter le réseau de distribution et repensent une interface entre le réseau de transport et le réseau de distribution par des postes sources », fait valoir la préfecture d’Ile-de-France.

À l’horizon 2020, ce sont 50 rénovations et 8 nouvelles constructions qui sont prévues. Ces adaptations du réseau de distribution d’électricité permettent de faire face aux enjeux de croissance des data centers, et ainsi de maintenir un écosystème fertile pour l’e-économie. Paris et la Défense figurent en bonne place et c’est l’agglomération de Plaine Commune, à l’ouest de la Seine-Saint-Denis (Saint-Denis, Aubervilliers, Saint-Ouen), qui est devenue le lieu de prédilection des opérateurs.

Course au gigantisme

« Avec de sérieux atouts, souligne également le représentant de l’Etat  : au cœur des autoroutes de l’information, proche de Paris et des acteurs du numérique (également installés en Seine-Saint-Denis), la région est bien alimenté en électricité en raison des nombreuses friches industrielles héritées du passé. Elle est enfin, doté de vastes réserves foncières en zones non inondables et abordables, dans un secteur gagné par la course au gigantisme : en dix ans, la taille des hangars a crû de 1 000 à 10 000 mètres carrés.

 12 000 emplois en 2014

Jean-François Carenco, Préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris, salue, au passage, le travail « des ESN (entreprises de services numériques) qui ont créé 12.000 emplois nets en 2014, soit un quasi-doublement sur 1 an, selon les chiffres de Syntec numérique, (le syndicat professionnel du secteur) ». Elles ont procédé à plus de 35 000 recrutements, pour l’immense majorité en CDI (93,7 %). Plus des deux tiers (68,9 %) des salariés du secteur bénéficient du statut de cadre. La rémunération moyenne annuelle brute (pour un emploi à temps plein) atteint 48 300 euros (source l’Étudiant du 24.09.2015).

Trois zones d’ancrage

Trois grandes zones d’ancrage des data centers se distinguent avec une concentration dans Paris intramuros, le quartier de La Défense (Hauts-de-Seine) mais surtout à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et ses alentours.

Les ESN (entreprises de services numériques) ont créé 12.000 emplois nets en 2014 selon la préfecture de Région © Leonardo Rizzi

Ce regroupement place la région d’Ile-de-France parmi les cinq plus denses concentrations de data centers en Europe. En plus de contribuer et de renforcer la connectivité numérique des territoires où ils s’implantent, l’installation de data centers agit comme un effet « boule de neige » local, en stimulant l’économie locale et les PME.