Sur les sept lauréats du concours co-organisé chaque année par AMC et Le Moniteur du BTP, deux se situent à Paris. L’ancien bâtiment industriel du Marais transformé en centre d’art par l’agence OMA pour le compte de Lafayette Anticipations a reçu le prix spécial du jury et la résidence pour chercheurs Julie-Victoire-Daubié dans le 14e celui de la catégorie habitat.

Alors que l’Equerre d’argent 2018 a été attribuée au Centre de consultations et de soins de Metz (Moselle) signé de l’agence Richter & associés, deux des six autres prix (*) ont distingué des réalisations parisiennes. La première concerne un immeuble du Marais construit à l’origine pour le Bazar de l’hôtel de ville et qui accueille, depuis mars 2018, le centre d’art de Lafayette Anticipations.

Prix spécial du jury de l’Equerre d’argent 2018, le centre d’art de Lafayette Anticipations a ouvert en mars dernier. © Delfino Sisto Legnani et Marco Cappelletti

Créé en 2013 par la Fondation d’entreprise Galerie Lafayette et le fonds de dotation des actionnaires, Famille Moulin, Lafayette Anticipations a restauré avec l’architecte néerlandais Rem Koolhaas de l’agence OMA ce bâtiment de manière à « permettre aux créateurs de démultiplier leur capacité d’action, de faire émerger des formes et des idées nouvelles, puis de les partager avec le plus grand nombre ».

Ce bâtiment a été réhabilité autour d’un atelier de production, d’une tour d’exposition mobile et d’un passage couvert. « Il se caractérise par la machine qu’il renferme en son cœur », développe le jury de l’Equerre d’argent 2018 (lire ci-dessous) qui a décerné son prix spécial à cette étonnante transformation à laquelle a également contribué Data Architectes, basé à Bagnolet.

Edifice jugé « pêchu et élégant »

« Ne pouvant toucher au bâtiment d’origine, l’équipe d’architectes a créé, à l’emplacement de la cour, une tourelle de verre dotée de planchers mobiles qui permettent aux créateurs invités à exposer, de donner au lieu des configurations très diverses. »

L’atelier de production de Lafayette Anticipations dans le Marais. © Delfino Sisto Legnani and Marco Cappelletti

Le jury a apprécié l’intelligence du processus, mis au service des artistes. « Il s’agit là d’une vraie proposition d’architecte au monde de l’art alors que, de plus en plus, les artistes sont en recherche de boîtes à outils. Ce bâtiment exprime à la fois son abnégation formelle et un jusqu’au-boutisme dans le déploiement d’une fonctionnalité. » Les membres du jury se sont retrouvés sur le caractère hors-norme du projet « qui dépasse l’architecture », comme de la personnalité de son concepteur, l’architecte néerlandais Rem Koolhaas. Il a tenu à saluer le parcours de ce perpétuel « défricheur ».

Dans cette compétition, la deuxième réalisation francilienne a été distinguée dans la catégorie « habitat ». Il s’agit de la résidence pour chercheurs Julie-Victoire-Daubié située sur le site de la Cité internationale universitaire de Paris dans le 14^e arrondissement. Conçu par l’agence parisienne Bruther architectes pour le compte de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), le bâtiment propose 106 logements ainsi que divers lieux partagés. Le jury a souligné le caractère « optimiste d’un projet, pourtant soumis à de fortes contraintes. » L’édifice a été jugé « pêchu, élégant, presque précieux. »

La résidence pour chercheurs Julie-Victoire-Daubié situé dans la Cité internationale universitaire de Paris a reçu le prix de la catégorie « habitat ». ©AMC-Le Moniteur du BTP

(*) Lieux d’activités : La Marseillaise à Marseille (Atelier Jean Nouvel) – Culture, jeunesse et sport : salle de sports à Calais (Bureau Face B) – Première oeuvre : restaurant scolaire de l’institution Notre-Dame à Pamiers (Cros & Leclercq) – Aménagement urbain et paysager : Ecoquartier des Noés à Val-de-Reuil (Atelier Philippe Madec).