L’ouvrage, co-écrit par Catherine Sabbah, déléguée générale de l’Institut des hautes études pour l’action dans le logement (Idheal), et City Linked, agence de conseil en stratégies urbaines au service des créateurs de la ville, offre un large panorama de la situation du logement en France. A travers différentes questions thématiques autour du « toit » des Français, l’ouvrage interroge un élément essentiel : l’habitation comme lieu de vie.
« Questions à toits multiples » est une étude poussée sur l’intérêt fondamental du logement, sans cesse questionné sur ses fonctions principales, au vu des enjeux de demain. Finalement, « habiter » revêt diverses définitions qui se concrétisent dans ce que l’on appelle des « politiques du logement », auxquelles une pluralité d’acteurs travaillent, rappellent les auteurs.
Afin d’obtenir des résultats plus concluants, l’ouvrage souligne l’entrecroisement des politiques et des parties prenantes. Il décrit en particulier le rapport étroit entre le « dedans » et le « dehors » : la qualité de vie est subordonnée à la fois à la localisation du bien et à son aménagement intérieur. Il apparaît donc indispensable que les acteurs, privés comme publics, prennent en compte les aspects sociaux et urbains dans leurs réflexions.
Sybil Cosnard (City Linked) et Catherine Sabbah (Idheal). © Jgp
Habiter c’est bien, mais habiter sans abîmer c’est mieux. C’est tout l’enjeu des nouvelles politiques du logement qui devront être mises en œuvre à l’avenir. Le bâtiment doit offrir aux futurs locataires ou propriétaires ce dont ils ont besoin, tout en respectant l’environnement dans lequel il est potentiellement construit. Réduire la consommation d’énergie, éradiquer les passoires thermiques, limiter l’étalement urbain… tels sont les défis auxquelles les politiques doivent encore faire face.
Adapter les biens
Enfin, l’un des objectifs de ces logements est de permettre aux habitants d’adapter au mieux leur bien à leurs demandes et envies. De plus en plus de Français souhaitent davantage de mètres carrés, mais se heurtent à l’obstacle du prix de l’immobilier. L’ouvrage évoque des solutions de partage d’habitation, qui nécessitent des réglementations et des encadrements afin de ne pas gaspiller les espaces. Des règles sont aussi nécessaires pour garantir la sécurité financière des acheteurs, toujours plus nombreux à vouloir posséder un bien.
Un sujet universel, des questionnements spécifiques, des réponses précises… « Questions à toits multiples » synthétise les éléments principaux et nécessaires concernant cette large thématique. L’ouvrage indique également les dernières données ou politiques et se confronte au futur, en abordant plus rigoureusement les défis de demain.
« Le logement pose donc, pour chacun et pour tous, l’une des questions urgentes à résoudre pour (mieux) vivre ensemble demain. Et de combien de manières ! Au travers des politiques urbaines et des choix constructifs et formels entre habitat collectif ou individuel, entre densité ou étalement, pour ou contre des modes de vie qui consistent à partager ou exclure, consommer ou préserver. Repenser cette matière, en inventant de nouvelles formes d’habitat pour y vivre différemment, peut ainsi aider à résoudre l’équation métropolitaine actuelle. Celle-ci se résume en un choix délicat entre l’impossibilité pour nombre de ménages de faire face au coût individuel de la vie au cœur des grandes agglomérations, et la difficulté, pour la collectivité, de supporter le coût d’aménagement généré par leur éloignement. Physique, philosophique, psychologique ou symbolique, le toit, l’abri trouve très vite sa forme dans une traduction matérielle et administrative, la propriété d’une parcelle de terre et des murs qui sont construits dessus, et son lot de règlements et de lois. »
