Thierry Dallard pour que les péages autoroutiers financent la transition écologique

L’ancien président de la Société du Grand Paris (SGP), président honoraire de l’Union des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts, plaide, dans une tribune publiée dans Le Monde le 7 janvier, pour le maintien des péages autoroutiers au-delà de la fin des concessions afin de financer les investissements nécessaires à la transition écologique.

Alors que les contrats de concessions autoroutières privatisées en 2005 expireront entre 2031 et 2036, l’ancien président de la Société du Grand Paris Thierry Dallard préconise, dans une tribune publié dans le quotidien Le Monde daté du 7 janvier 2024, que le produit de péages maintenus au-delà de cette date finance les investissements nécessaires à la transition écologique et énergétique.

Thierry Dallard. © Jgp

Selon lui, 8 milliards d’euros annuels pourraient ainsi être dégagés, soit 10 fois le montant des financements de la SGP, pour financer des investissements publics. Thierry Dallard cite les 100 milliards nécessaires pour la rénovation du réseau ferré, 100 milliards pour le développement des réseaux urbains et plusieurs centaines de milliards pour la rénovation thermique des bâtiments.

« En France, cela fait plusieurs décennies que les autoroutes amorties (Lille-Paris-Lyon-Marseille) ont conservé leurs péages pour financer les axes d’aménagement de territoires où les faibles trafics ne permettaient pas de couvrir les investissements sans appel à l’impôt », rappelle le président honoraire de l’Union des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts.

« Les investissements publics de la transition écologique (notamment les infrastructures de transports collectifs) vont prendre beaucoup de temps. Pour le GPE, il aura fallu une vingtaine d’années après l’approbation des projets, dont une dizaine d’années de travaux, rappelle Thierry Dallard. Mais avant un accord politique sur ces projets, cinq à dix ans de réflexion, de débats et de négociations ont été nécessaires. Tenir les échéances de 2050 rend ainsi indispensable le lancement des études et concertations entre 2020 et 2025, soit maintenant », poursuit-il, alors que le financement des réseaux de RER métropolitains que le gouvernement souhaite voir réaliser n’a toujours pas été précisé.

« L’absence actuelle de visibilité et de confiance dans le financement compromet la mobilisation des acteurs, tant politiques (un maire ne s’engagera pas sur la réalisation d’un projet de métro sans visibilité sur son financement) qu’économiques (les entreprises n’ont pas recruté ni formé à ce jour les ressources humaines nécessaires à une campagne ambitieuse de rénovation thermique des bâtiments, faute de commande des propriétaires), ajoute Thierry Dallard. Sanctuariser les financements est indispensable pour réussir la transition écologique ».

 

Lire la tribune dans Le Monde 

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