Lamia El Aaraje, première secrétaire fédérale du parti socialiste de Paris, proche d’Anne Hidalgo, a lancé jeudi 12 septembre « lagrandeenquete.com », une consultation des Parisiens « pour continuer à imaginer la ville dans le futur ». Un lancement en fanfare, en présence de la maire sortante, qui a célébré la transformation de Paris sans dévoiler ses intentions pour les prochaines municipales.

Ce sont les sénateurs de Paris Colombe Brossel et Remi Féraud, accompagnés notamment d’Éric Lejoindre, d’Alexandra Cordebard et de Jérôme Coumet, respectivement maire du 10e, du 18e et du 13e arrondissement, ainsi que de Christophe Najdovski, adjoint en charge de la végétalisation de l’espace public, soit la garde rapprochée d’Anne Hidalgo, qui ont introduit jeudi 12 septembre à Césure (ancien campus de l’Université Sorbonne-Nouvelle Censier) la soirée de lancement de « lagrandeenquete.com » dans le cadre de Paris 2030. Avant que Lamia El Aaraje, première secrétaire fédérale du PS à Paris, adjointe à l’urbanisme et à l’accessibilité universelle puis Elisa Yavchitz, la directrice des Canaux, en disent un peu plus sur l’objet de la soirée, qui n’était pas seulement une célébration du bilan de la mandature en cours mais donc aussi l’annonce du lancement d’une consultation des Parisiens, sous une forme nouvelle. Un sondage en ligne, rempli en quelques minutes, alternant questions ouvertes et fermées pour mieux connaître les aspirations des habitants de la Capitale, quels qu’ils soient.

Lamia El Aaraje, première secrétaire fédérale du PS, adjointe à l’urbanisme et à l’accessibilité universelle. © Jgp

Anne Hidalgo et Lamia El Aaraje lors du lancement de Paris 2030. © Jgp

Elisa Yavchitz, la directrice des Canaux. © Jgp

Cette consultation, encadrée par un comité scientifique (voir ci-dessous), est orchestrée par la société tchaï tchaï, agence de création socio-culturelle. Chaque participant pourra choisir jusqu’à trois des différents thèmes de l’enquête (la démocratie, le logement, l’environnement et le climat, la culture, la sécurité, la propreté, la mobilité, la santé, le sport, la famille et l’enfance). Des équipes, reconnaissables à leur casquette orange et tee-shirt blanc, sillonneront les lieux publics et feront du porte à porte pour proposer aux Parisiens de participer à cette consultation qui sera également diffusée sur les réseaux sociaux et le web (lagrandeenquete.com). « La politique se fait par addition d’idées. C’est pourquoi avec Paris 2030 nous lançons une aventure pour réfléchir par l’échange, la coconstruction, la confrontation d’idées. Avec cette enquête, nous pourrons continuer de faire de Paris la ville de tous les possibles », a résumé Lamia El Aaraje.

Emmanuel Grégoire en spectateur

L’événement, auquel avait pris part l’ancien premier adjoint de la maire de Paris Emmanuel Grégoire, assis dans les gradins de l’amphithéâtre de Censier en simple spectateur – alors que le député de la 7e circonscription de Paris fait de moins en moins mystère de son « intérêt pour Paris » dans la perspective des prochaines municipales -, avait également pour objet de lancer une série de groupes de travail pour préparer l’avenir (voir ci-dessous).

Salle comble pour le lancement de Paris 2030. © Jgp

Aucune mention particulière n’a été faite de l’identité du candidat que soutiendront les socialistes lors des prochaines municipales. Mais la soirée, à laquelle participaient plusieurs élus écologistes et communistes membres de l’actuelle majorité, a pris des allures de plébiscite et de démonstration de force pour Anne Hidalgo, très longuement applaudie à plusieurs reprises.

Tout au long du meeting, les différents intervenants ont célébré le bilan des mandatures passées et en cours, insistant sur les valeurs qui fondent leur engagement. « Après toutes ces tempêtes, en nous retournant un court instant, on peut se dire ça : on a été fidèle et on a été honnête. Et c’est ce qu’il faut que nous continuions à faire », a déclaré la maire du 10e arrondissement Alexandra Cordebard. « Nous allons chercher l’innovation, les nouvelles idées, ce dont aujourd’hui les gens ont besoin pour faire face à ces immenses défis qui sont toujours les mêmes : la lutte contre la pauvreté, l’ambition, pour chacun, de l’épanouissement. Et puis, évidemment, ce grand défi qui restera toujours le nôtre de la transition écologique », a poursuivi l’élue.

« Nous, on ne confond pas l’intensité du bruit et la substance du message, a poursuivi le maire du 18e arrondissement Eric Lejoindre. Nous, on ne confond pas la taille du mégaphone et la représentativité du propos. Nous, on ne confond pas le nombre de tweets ou d’articles et la réalité de la problématique à laquelle nous sommes confrontés. Et ne pas faire cette confusion, c’est justement ce qui nous permet d’agir, d’agir juste, d’agir fort, de tenir un cap clair, d’avancer vite et peut-être, surtout, de réussir ce dans quoi on est engagé ».

Hommage à Thomas Jolly

« Paris est une ville qui donne de l’espérance. Parce que s’il n’y a pas d’espérance à Paris, alors il y en a nulle part sur la planète », a conclu Anne Hidalgo. Pour décrire l’attitude de certains de ses opposants, la maire de Paris a cité Kamala Harris qui a dit à Donald Trump, lors de leur récent débat télévisuel : « Vous préférez faire campagne sur un problème que de résoudre le problème ».

« Paris est une ville qui donne de l’espérance », a estimé Anne Hidalgo. © Jgp

La maire de Paris a rendu un hommage appuyé à Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies des JOP « qui a su avec une précision inouïe dire qui nous étions, comment nous voulions accueillir le monde et ce que nous avions à dire au monde ». « Et je vous assure que ça a été entendu partout, Ça a surpris beaucoup de gens parce qu’ils pensaient que nous étions dans la peur, dans l’angoisse, dans la haine. Ces émotions et ces sentiments sont propulsés depuis des années maintenant par les réseaux sociaux, par les mouvements populistes. Mais l’on peut suivre un autre chemin », a-t-elle poursuivi.

« Conjurer la peur »

« Tous ceux qui veulent la haine et finalement la guerre, tous ces gens-là, n’ont qu’un seul jeu dans leur manche, a repris l’élue. Ils ne savent pas jouer autrement que dénigrer, insulter, faire peur, accabler, impressionner, empêcher de parler, empêcher, empêcher, empêcher. Ils n’ont que ce jeu-là dans la manche. Regarder très précisément comment ils jouent ici et ailleurs sur la planète. Nous, nous avons plein de jeux dans notre manche. Parce que l’espérance, la joie de vivre, l’envie de faire du bien, de s’attaquer à des problèmes en trouvant des solutions, l’envie de partager, y compris avec des gens qui ne pensent pas du tout comme nous, c’est un moteur d’une puissance inouïe, a-t-elle ajouté. En fait, a conclu la maire à propos des Jeux qui viennent de s’achever. et pour reprendre un mot et le titre d’un livre de Patrick Boucheron, je crois que nous avons conjuré la peur ».

Le comité scientifique de « Lagrandenquete.com »

Julien Fretel, professeur de Science politique (Université Paris 1). © Jgp

Julien Fretel, professeur de Science politique (Université Paris 1), Corinne Pelluchon, professeur de philosophie (Université Paris Est), Anne-France Taiclet, maitresse de conférences de Science politique (Université Paris 1), Daniel Gaxie, professeur de Science politique (Université Paris 1) ainsi que Madeleine Masse, architecte et urbaniste (Atelier Soil) composent le comité scientifique du sondage lancé ce jeudi 12 septembre.

Un concours artistique

Marion Waller. © Jgp

La directrice du pavillon de l’Arsenal Marion Waller a annoncé pour sa part le lancement d’un concours artistique, qui sélectionnera cinq artistes pour accompagner Paris 2030. Le jury de ce concours ouvert à toutes les disciplines est composé de Malte Martin, designer et plasticien, Samule Valensi, auteur et metteur en scène et Jeanne Varaldi, artiste plasticienne.