La piscine Pontoise, joyau Art déco, désormais plus frugale en énergie et plus saine

Ouf. L’ample rénovation de la piscine Pontoise, joyau Art déco du 5e arrondissement de Paris, n’a rien enlevé au charme de l’établissement inauguré en 1934, qui réouvre le 4 décembre prochain. Avec une consommation d’énergie et une qualité de l’air et de l’eau profondément améliorées.

Une consommation de gaz – qui alimente la nouvelle chaudière chauffant l’eau – réduite de 30 % et une facture d’énergie globale diminuée de 20 % : rien que pour cela, compte tenu de la flambée récente du coût de l’énergie, avec des prix qui demeurent à un étiage élevé, les 15 millions d’euros de travaux de la rénovation de la piscine Pontoise, conduite par l’architecte Pierre Marchand et prise en charge par la ville de Paris, se voient justifiés. Mais leurs bénéfices vont bien au-delà.

La consommation de l’eau a été également réduite, s’élevant désormais à 123 litres par baigneur, soit un volume proche des meilleurs standards des piscines nouvelles, « alors que la consommation de certains bassins se chiffre à 300 litres par baigneur », souligne Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris en charge du logement et de la transition écologique du bâti.

La piscine Pontoise, construite en 1934. © Jgp

Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris en charge du logement et de la transition écologique du bâti. © Jgp

L’inauguration de la piscine rénovée a donné lieu à un spectacle de natation artistique. © Jgp

La transformation complète de la double verrière plafond, qui menaçait de s’effondrer il y a quelques années, rend l’équipement à la lumière, qui perce à nouveau le toit que de précédents travaux avaient rendu opaque. La hauteur entre les deux verrières, dont la charpente a été reconstruite, riflée à chaud selon les directives de la Drac, laisse désormais la place à un homme de s’y tenir debout, permettant l’entretien et le nettoyage de l’ouvrage, là où des gaines techniques et une hauteur insuffisante le proscrivaient jusqu’à présent. L’usage de coussins en téflon gonflé à basse pression pour la verrière inférieure offre une meilleure isolation tout en conservant l’équilibre statique précédent, évitant de devoir procéder à des reprises de maçonnerie sur la structure, toujours délicates sur des bâtiments presque centenaires.

Une eau et un air plus sains

Des bancs, au niveau du bassin, seuls ajouts visibles dans un équipement laissé totalement intact par les travaux, permettent en outre une aspiration continue de l’air, assainissant ce dernier des chloramines. Désormais, 34 000 m3 d’air par heure sont renouvelés contre 18 000 avant les travaux, au bénéfice de ses usagers, dont les personnels qui y passent leurs journées. De même, le nombre de buses brassant l’eau du bassin a été multiplié par deux, réduisant la quantité de chlore nécessaire.

Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine. © Jgp

L’architecte Pierre Marchand. © Jgp

Florence Berthout, maire du 5e. © Jgp

Des bancs, au niveau du bassin, seuls ajouts visibles dans un équipement laissé totalement intact par les travaux, permettent une aspiration continue de l’air. © Jgp

« Toute la difficulté de ce chantier, qui nous a occupé cinq années durant, a consisté à aboutir à une piscine conforme aux standards d’aujourd’hui, tout en respectant le patrimoine d’hier, » explique l’architecte Pierre Marchand. Un travail sur les frises en mosaïques qui ornent les façades intérieures de cette piscine inscrite aux monuments historiques a permis en outre de les faire réapparaître pleinement. Les travaux réalisés en 1988 les avaient en partie masquées.

Prestalis succède à Récréa

L’équipement a changé d’opérateur, Prestalis succédant à Récréa. « La pluralité des activités sportives de même que la volonté d’offrir des horaires flexibles rendent complexe la gestion de ce type d’équipement en régie municipale », indique Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.

Plusieurs salles de squash, ainsi que des équipements dédiés au fitness et à la musculation complètent toujours l’offre sportive. L’ensemble du site a été rendu intégralement accessible, notamment par une rehausse du trottoir en extérieur afin de supprimer les marches d’accès, et par la mise en place d’un ascenseur desservant tous les niveaux, y compris les plages du bassin.

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