Une rame « apaisée » pour les usagers du Grand Paris express

Alstom, qui a remporté le contrat attribué par Ile-de-France mobilités pour la fourniture des rames des futures ligne 15,16 et 17, a présenté le 2 octobre 2020 une maquette grandeur nature de celles-ci.

« La future rame des lignes 15, 16 et 17 du Grand Paris express est un mix entre la qualité d’un métro, d’un tramway et d’un RER… dont nous aurions retiré les erreurs. » Régine Charvet-Pello, directrice de l’agence RCP Design global qui a travaillé sur le projet, a la formule idéale pour faire rêver les usagers des transports en commun franciliens. S’il est aussi large qu’un RER, la maquette à l’échelle 1 inaugurée ce matin à la Fabrique du métro (Saint-Ouen, Seine-Saint-Denis) ressemble en tout cas plutôt au métro de la ligne 14, avec son ouverture panoramique en forme de large pare-brise.

© Société du Grand Paris / Leticia Pontual

Maquette des futures rames du Grand Paris express. © Jgp

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Conçu et fabriqué par Alstom à la suite de l’attribution du contrat de fourniture en octobre 2018, le prototype devrait être réalisé courant 2021 pour une livraison des premières rames en 2023. Ile-de-France mobilités, financeur unique et propriétaire des matériels roulants, a déjà engagé 680 millions d’euros dans les études et la fabrication de 53 rames qui circuleront dès 2024 sur les premiers tronçons. Le marché prévoit la possibilité de commander jusqu’à 133 trains pour la ligne 15 et jusqu’à 50 trains pour les 16 et 17. Au total, le marché représente 183 rames pour 1,3 milliard d’euros.

Lumière évolutive

Au regard de ce marché géant, Alstom et ses designers ont essayé de faire au mieux pour répondre aux demandes d’Ile-de-France mobilités. « Confort pour les voyageurs avec la climatisation, une ambiance apaisée, une information claire et accessible et une sécurité maximale », avait exigé Valérie Pécresse, la présidente de la Région qui n’était pas présente à l’inauguration. « Ce qui nous a porté, c’est d’amener de la sérénité au voyageur. La lumière, qui émane de plusieurs sources, a notamment été étudiée afin qu’il ait l’impression de suivre un rythme circadien. Elle évolue selon l’heure de la journée : beaucoup plus forte le matin, plus douce le soir. C’est assez peu perceptible, mais cela diminue la fatigue des usagers », indique Régine Charvet-Pello.

Henri Poupart-Lafarge, pdg d’Alstom, présente la maquette à Stéphane Beaudet, vice-président de la Région chargé des transports. © Jgp

Intérieur des futures rames du grand Paris express avec des sièges réhaussés pour augmenter le confort en appui debout. © Jgp

© Alstom

L’assise des sièges, qui respecte la tradition française du carré, a fait également l’objet du plus grand soin : « Ils sont organisés dans un diagramme hybride avec à la fois des sièges transverses pour le confort des gens qui restent longtemps et des sièges longs accessibles rapidement pour une courte durée », explique Xavier Allard, directeur d’Alstom design&style.

La rame, qui sera complètement ouverte et dépourvue de soufflets, pourra accueillir 1 000 personnes dont 200 assis. « Nous avons tenu à ce que les personnes debouts se sentent aussi confortables. C’est la première fois que nous mettons en place des rambardes à quatre éléments de maintien pour donner une sécurité et multiplier le nombre de gens en équilibre sur la plateforme. Mais les voyageurs peuvent se tenir facilement partout. Les sièges ont notamment été réhaussés pour augmenter le confort en appui et ne pas gêner ceux qui sont assis. Dans un rayon de moins d’un mètre, vous avez toujours la capacité de vous appuyer. »

Plus de particules fines

La question sanitaire, intervenue en fin de période de conception, a été intégrée, selon Henri Poupart-Lafarge, le président d’Alstom : « Une équipe est totalement dédiée au risque sanitaire dans notre centre de Valencienne qui a tout de suite pris en charge la question pour amender le design. Les surfaces sont anti bactériennes et anti-virologiques, la fluidité est organisée à l’intérieur du métro et les sièges sont un peu surélevés pour permettre un nettoyage plus facile. »

Cette rame se veut enfin respectueuse de l’environnement : un freinage de service 100 % électrique et un système de récupération de l’énergie contribuera à optimiser la consommation globale des lignes. Il permettra aussi de limiter les émissions de particules.

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