Claude Isaac De : « Nous voulons doter Abidjan d’une agence similaire à l’IAU »

Le ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme de Côte d’Ivoire, en visite à l’IAU mardi 7 novembre 2017, décrit les enjeux de développement d’un pays qui connaît un taux de croissance économique annuel de 9 % (35 % pour le BTP).  

Quel est le sens de votre rencontre avec Fouad Awada, le directeur général de l’IAU ?

La Côte d’ivoire et la France sont deux pays qui ont une longue tradition de coopération, historique. Nous sommes à Paris pour voir comment nous pouvons renforcer encore cette coopération, spécifiquement dans les domaines dont nous avons la charge et qui sont la construction, le logement, l’assainissement et l’urbanisme.

Claude Isaac De, ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme de Côte d’Ivoire, en visite à l’IAU mardi 7 novembre. © Jgp

Il est important pour nous de nous imprégner de l’expérience de l’IAU, et de voir comment nous pouvons tracer le cadre d’une coopération plus étroite avec notre ministère. L’expertise de l’IAU est connue non seulement en France et en Europe mais aussi sur le plan international.

Vous avez évoqué des sujets de coopération concrets, des grands chantiers en cours ?

Nous souhaitons que l’Institut d’aménagement et d’urbanisme nous aide à construire une institution similaire. Nous avions une agence semblable en Côte d’Ivoire, que nous avons perdue à l’occasion de la crise. Nous souhaitons reprendre la maîtrise de notre développement urbain, notamment à Abidjan.

Vous connaissez un phénomène d’urbanisation massive ?

Aujourd’hui, 26 millions d’habitants en Côte d’Ivoire, 53 % de population urbaine, 5 millions d’habitants à Abidjan. La majorité de notre population vit donc dans les villes. Ce sont des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Abidjan connaît un fort développement économique, qui lui donne une très forte attractivité.

La Côte d’Ivoire connaît une révolution numérique ?

La Côte d’Ivoire a un taux d’équipement de 123 % en téléphonie mobile. 80 % de la population aura un accès à internet en 2020. Nous avons, par ailleurs, un important programme de fibre optique pour l’internet à haut débit. L’avantage de cette smart city, c’est de nous permettre, grâce à la collecte de données, au big data, de pouvoir mieux programmer la ville. Nous enregistrons une croissance économique de 9 % par an, de 35 % par an pour le BTP. La question se pose de savoir comment transformer tout cela en bien-être social, comment développer les services à la population, l’éducation, la santé, etc. Les instruments tels que ceux développés par l’IAU peuvent nous y aider.

Vous menez actuellement de grands chantiers d’infrastructure ?

Les travaux du tramway d’Abidjan, construit notamment par Bouygues, Alstom et Keolis seront lancés lors de la prochaine venue du président Macron en Côte d’Ivoire, pour le sommet Afrique-Europe. Nous avons également en construction un 4° pont de franchissement. Bouygues a conçu de nombreuses voies routières. Orange, mais aussi la Société générale ou la BNP sont en Côte d’Ivoire de même que de nombreux acteurs, de plus petite taille, à l’exemple de Paul, par exemple, qui apporte du savoir-faire et qui font que la Côte d’Ivoire a une certaine qualité de vie.

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