La création d’un prix d’architecture métropolitain, d’un pass culturel de la métropole, d’une foire métropolitaine de l’action culturelle, d’une université des savoirs métropolitains ou d’un Mooc multilingue du Grand Paris figurent parmi les propositions du groupe de travail culture du conseil des partenaires de la MGP.

« La culture peut être une arme de réussite pour la métropole parce qu’elle est facteur d’attractivité mais aussi d’une meilleure intégration des habitants », juge le groupe de travail « culture » du conseil des partenaires de la mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris dans son rapport présenté au conseil des élus le 23 octobre dernier. Les deux tiers des artistes français vivent et travaillent sur le territoire de la métropole, poursuivent-ils. Il ne s’agit donc pas d’une « cerise sur le gâteau », mais bien d’une dimension première à poser au cœur de toute le dynamique métropolitaine.

Ces principes posés, le groupe de travail culture indique « qu’il ne s’agit pas de créer de nouveaux équipements, mais de favoriser la mise en réseaux, de soutenir le rayonnement de ceux qui, à l’instar de la philharmonie et de la future villa Médicis à Clichy-Montfermeil, affirment leur dimension métropolitaine et de rendre plus accessible l’offre existante ». Le groupe énonce trois raisons qui justifient que la métropole se positionne sur la culture, même si le sujet ne figure pas parmi ses compétences légales :

• les politiques publiques culturelles développées sur le territoire du Grand Paris vont devoir se poser la question de leurs enjeux métropolitains ;
• la réussite de la métropole nécessitera une forte mobilisation des politiques culturelles ;
• les politiques culturelles ont une dimension transversale.

La promotion de l’équité culturelle, autrement dit d’accès à la culture doit être un des objectifs de la politique métropolitaine en l’espèce. Il s’agit aussi d’articuler la culture avec l’habitat, les mobilités, les activités. Le groupe constate que « les partenariats Etat collectivités et entre collectivités sont peu développés », assignant à la métropole un rôle fédérateur de mise en réseau, intégrant les activités locales des associations, les résidences d’artistes, les festivals ou encore les spectacles de rue.

Festival des vendanges à Suresnes, octobre 2015.

Le conseil des partenaires relève encore « un rapport important entre privilèges sociaux et pratiques culturelles institutionnelles malgré toutes les actions de démocratisation et d’ouverture à d’autres publics », soulignant également un contexte de modification dans le rapport à l’œuvre et à la matérialité des pratiques compte tenu de la révolution numérique.

Schéma directeur de l’éducation artistique

Le groupe de travail préconise l’édification par la métropole d’un schéma directeur de l’éducation artistique, sur la base de l’identification des disparités et des carences territoriales. Est préconisée la définition d’un intérêt à agir métropolitain en matière de culture, afin de ne pas limiter l’action métropolitaine aux actions et aux équipements de dimension internationale ou nationale. Il plaide, par conséquent, pour que la MGP se dote :

• d’une politique culturelle,
• de moyens financiers lui permettant d’intervenir dans ce domaine,
• d’outils de contractualisation, de type cahier des charges, labels, afin de mettre en mouvement les acteurs culturels.

L’élaboration d’un « récit métropolitain » est également recommandée, autour des principes suivants :

• activer les mémoires du Grand Paris,
• valoriser les territoires,
• travailler sur la diversité des territoires.

Favoriser le franchissement des frontières

« De même que l’échelle de la métropole n’est pas la juxtaposition d’échelles locales, le récit de la diversité du franchissement des frontières ou de la déconstruction des stéréotypes doit être unifiant, agrégatif, inclusif et mobilisateur », écrivent les rapporteurs. A ce titre, le groupe préconise les actions suivantes :

• un droit d’inventaire et un droit d’inventer la ville de demain, en sollicitant architectes, artistes, acteurs culturels et habitants,
• l’université des savoirs métropolitains,
• favoriser le franchissement des frontières, via la mise en place de promenades et d’un guide du Grand Paris,
• un web social du Grand Paris, sorte de « Pariscope interactif », qui offrirait une information permanente sur la vie culturelle et artistique de la métropole, en y associant les habitants,
• la co-construction d’un récit métropolitain.

Festival des vendanges à Suresnes, octobre 2015.

La création d’un prix d’architecture métropolitain, d’un pass culturel de la métropole, d’une foire métropolitaine de l’action culturelle, d’une université des savoirs métropolitains ou d’un Mooc multilingue du Grand Paris figurent parmi les propositions du groupe de travail culture. On se permettra de faire remarquer ici que le « Pariscope interactif » du Grand Paris que le groupe préconise existe déjà grâce à l’excellent Enlarge your Paris.