À Clichy-sous-Bois, GPA s’engage contre les inégalités de genre

Dans le cadre de l’aménagement de la ZAC du Bas Clichy, l’aménageur expérimente la prise en compte de la féminisation de l’espace public afin de concevoir une « ville accueillante et égalitaire ».

Depuis qu’il a été désigné en juillet 2019 par l’EPF Ile-de-France pour l’aménagement de la ZAC du Bas Clichy à Clichy-sous- Bois, Grand Paris aménagement (GPA) a réinterrogé la programmation en y intégrant une nouvelle dimension, à savoir la prise en compte de la féminisation de l’espace public. « Nous sommes partis du constat fait sur tous les territoires qu’il existe des inégalités dans les usages que les femmes peuvent faire des espaces publics, mais aussi dans les déplacements ou encore les logements », explique Anna Kern. « Dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, ces inégalités de genre se cumulent avec les difficultés économiques et sociales inhérentes au quartier, ce qui rend d’autant plus nécessaire un travail sur le sujet », ajoute cette cheffe de projet chez GPA.

Anna Kern. © Jean-Luc Luyssen – Jean-François Deroubaix

Si le sujet commence à être appréhendé par certaines villes dont Paris ou Villiers-le-Bel, les mises en œuvre opérationnelles restent rares, « notamment parce que les acteurs de la ville, maîtres d’œuvre, bailleurs, promoteurs et nous-mêmes, sommes encore peu aculturé.e.s au sujet », constate Anna Kern. Aussi, GPA a pris le sujet à bras-le-corps en créant un groupe de travail dédié, chargé d’insuffler dans les diverses opérations ce concept de « ville accueillante et égalitaire », qui dépasse la simple dimension féminine pour prendre en compte tous les publics. L’établissement a confié au cabinet City Linked, dirigé par Sybil Cosnard, la réalisation d’un benchmark européen sur le traitement de la question du genre dans la ville et poursuit ses réflexions pour généraliser, à terme, une formation et une méthodologie communes auprès de toutes les équipes.

Co-construction avec les habitantes

Ainsi, au Bas Clichy, l’atelier Approche.s a été missionné par GPA pour réaliser un dia- gnostic des usages genrés des espaces publics, à partir de comptages, d’entretiens dans la rue et d’ateliers. « Ce travail a permis de constater et cartographier les inégalités d’appropriation de l’espace entre les hommes et les femmes, de mettre en lumière les grandes inégalités dans les déplacements et de formuler de premières pistes de travail », détaille Anna Kern. Ces pistes sont par exemple de co-(a)ménager des espaces accueillants pour les femmes, de déterminer le bon niveau de programmation pour permettre des usages plus libres et éviter les effets d’appropriation, ou encore de travailler sur la ville la nuit.

Les ateliers Médicis © Jgp

Pour approfondir l’initiative dans le cadre de la phase d’avant-projet, GPA a souhaité se faire accompagner d’une assistance à maîtrise ’ouvrage de manière à animer la réflexion avec l’équipe de maîtrise d’œuvre – MG-A et Base – et engager un processus de co-construction avec les habitantes du territoire. Alors que la démarche se met en œuvre dans les ZAC Maison Blanche à Neuilly-sur-Marne et Charenton-Bercy à Charenton, Grand Paris aménagement entend aller encore plus loin en élargissant les secteurs accessibles aux clauses d’insertion professionnelle pour permettre aux femmes d’en bénéficier davantage.

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